Alcools: pourquoi le gouvernement ne taxe-t-il que la bière ?

Alcools: pourquoi le gouvernement ne taxe-t-il que la bière ?

Le projet de loi sur le financement de la sécurité sociale contient un volet qui ne manquera pas d’alerter les nombreux amateurs de houblon : une augmentation de la taxe sur la bière qui permettra de rapporter chaque année 480 millions d’euros supplémentaires à la sécurité sociale.

Que les amateurs de bière se rassurent : cette hausse ne sera pas supérieure à 5 centimes par demi de bière. Mais on peut légitimement se demander pourquoi le gouvernement impose spécifiquement cette hausse sur la bière, et pas sur les autres alcools.

Rappelons qu’en plus de la TVA à 19,6%, tous les alcools sous soumis à une taxe supplémentaire appelée le « droit d’accise » dont le montant varie suivant les alcools.

Pour la bière cette taxe est, ou plutôt était, comprise entre 1,38 euros pour 100 litres et 2,75 euros pour 100 litres, en fonction du degré d’alcool. Ce taux sera multiplié par 2,5 en 2013.

Le droit d’assise des autres alcools (3,6 euros pour 100 litres pour le vin, 8,91 euros pour les mousseux et …. 1.660 euros pour la grande majorité des alcools forts) restera inchangé.

Pourquoi la bière donc ? Le gouvernement cible d’une part la bière pour une question de santé publique, en raison la popularité de ce breuvage chez les jeunes. Pour reprendre les propos du ministre du Budget Jérôme Cahuzac, la bière est « massivement privilégié par le jeunes », à l’inverse du vin dont le marché a plutôt besoin d’être soutenu.

De plus, la précédente augmentation de la fiscalité sur l’alcool concernait les alcools forts. En 2011 elle a permis de faire rentrer 340 millions d’euros supplémentaires. Il eu donc été difficilement compréhensible de « taper » à nouveau sur cette catégorie.

Enfin la bière bénéficiait jusqu’ici d’une certaine clémence au regard de la fiscalité imposée sur cette boisson dans les autres pays d’Europe. En France la bière était moins taxée que dans 21 des 27 pays de l’Union.

Cette hausse ne devrait néanmoins pas être anodine pour les brasseurs : la dernière augmentation datant de 1997 avait entraîné une baisse de 7% des ventes. A l’époque les taxes avaient augmenté de 36%.

L’organisation patronale des cafetiers a rappelé que deux bistrots ferment chaque jour en France. Il y avait 200.000 cafés dans les années 50, on n’en compte aujourd’hui plus que 30.000.

 

 

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