L’État veut avoir le dernier mot chez Renault et augmente sa participation

L’État veut avoir le dernier mot chez Renault et augmente sa participation

renaultL’État cherche toujours une occasion pour avoir plus d’action dans les fleurons des industries françaises. Il va augmenter sa participation jusqu’à 1,2 milliard d’euros dans le capital de Renault et porte ses actions de 15,01 % à 19,4 %.
Cette injection de capitaux renforce l’État sur son pouvoir dans l’assemblé général, et pense obtenir un double vote grâce à la loi Florange de 2014. L’État n’hésite plus à tout mettre en œuvre pour protéger ses intérêts, mais aussi d’appuyer sa stratégie pour défendre ses capitaux dans les entreprises français.
Mercredi, Bercy a annoncé qu’il vient d’augmenter sa participation chez Renault jusqu’à 1,232 milliards d’euros par le biais de l’Agence des Participations de l’État (APE). Cette somme avait permis à l’État d’acquérir 4,73 % du capital de Renault.
Cette opération semble être prise de très vite, car elle intervient juste à trois semaines de l’assemblée générale du constructeur le 30 avril prochain. En s’assurant de détenir 23,2 % du droit de vote exerçable, l’État renforce sa position sur la prise des décisions dans le groupe, sachant que Nissan, premier partenaire de Renault, ne pourra prendre une décision, car il ne peut utiliser ses 15 %.

Pourquoi cette augmentation soudaine de sa participation ?

L’État est opportuniste, et veut avoir les derniers mots sur les entreprises dont il est actionnaire. En augmentant sa participation, l’État veut avoir la prise de pouvoir lors des assemblés généraux, et compte bien en faire usage. Pour le cas de Renault, Bercy explique qu’il “se donne les moyens de soutenir l’adoption des droits de vote doubles par Renault». L’État va en effet usé de la loi « Florange» pour faire des « droits de vote doubles » la règle dans les sociétés cotées. Mais cette loi bouscule l’ordre établit depuis longtemps « une action une voix » qui a été depuis longtemps restée la norme dans les entreprises privées cotées, et celle-ci déplaît non seulement les gestionnaires d’actifs, mais également les investisseurs étrangers, notamment les Anglo-saxons.
L’État commence à généraliser la fameuse loi Florange dans les entreprises dont il est actionnaire. Chez GDF Suez, l’État est sûr de peser sur les votes lors des assemblées générales avec ses 33 % du capital qu’il détient. Lorsqu’il est minoritaire, il s’assure de trouver une solution pour obtenir plus de droits de vote en adoptant la loi Florange. Chez Alstom qui a été depuis longtemps soumise au régime classique de droit de vote simple, l’État vient d’ordonner à Bouygues, premier actionnaire, d’adopter la loi Florange. Avec l’achat des capitaux chez Renault, l’État s’assure donc d’instaurer la même chose chez le constructeur.