Macron: «La France a cru qu’elle pourrait aller mieux en travaillant moins»

Macron: «La France a cru qu’elle pourrait aller mieux en travaillant moins»

construction-646914_640_skeezeLe ministre de l’Économie n’a pas hésité à critiquer les 35 heures, jeudi soir au Medef. Il a aussi exigé aux patrons « plus d’emplois et d’investissement ». «Vous avez l’amour et les preuves d’amour», leur a-t-il dit.

On se rappelle sans doute du «J’aime l’entreprise» que Manuel Valls avait prononcée il y a un an devant le patronat. Le ministre de l’Économie a redit cette déclaration d’amour: «Vous avez l’amour, et vous avez les preuves d’amour», avait-il annoncé pendant son discours de clôture de l’Université d’été du Médef. A l’époque Manuel Valls était applaudi par toute la salle, le ministre de l’Économie n’a reçu que quelques timides applaudissements de la salle. Il a admis les responsabilités du gouvernement dans la faiblesse de l’activité économique de la France comme « on l’a suffisamment entendu ». «La gauche n’est pas exempte de critiques», a-t-il admis. Elle est coupable d’avoir cru que «la politique se faisait contre les entreprises» et que «la France pourrait aller mieux en travaillant moins.» Cette critique fait référence aux 35 heures qui lui ont permis d’avoir le soutien de son public.

Malgré cela, il a tenu à rappeler aux entreprises leurs engagements, alors que la croissance a du mal à repartir que le que courbe de chômage ne s’inverse pas. Il nous faut enrichir encore cette croissance en investissement et en emplois», a rappelé Emmanuel Macron, qui n’a pas hésité à user des mêmes outils que le président de la République pour tenter de convaincre les patrons: la fameuse anaphore. Le «moi, président…» a cédé le pas au «Ce n’est pas la faute des politiques si…».

Le ministre de l’Économie a voulu également accusé «le cynisme d’une partie de l’élite économique de notre pays», «des entreprises (qui se sont) rabougries», le «malheur des Français au travail», l’absence d’innovation et le chômage record chez les jeunes. «Ce n’est surtout pas la faute des politiques si certains des engagements que vous avez pris ne sont pas tenus: réduire le coût du travail, c’était notre engagement et il est tenu. Signer des accords de branche en contrepartie, c’est votre responsabilité, et c’est trop lent!».

crédit photo: skeeze