Stratégie de développement : où va la compagnie Corsair ?

Stratégie de développement : où va la compagnie Corsair ?

Corsair Orly

Un partenariat étendu avec Air Caraïbes permettra à la filiale du groupe TUI de desservir la capitale cubaine depuis l’aéroport d’Orly. Corsair confirme ainsi sa volonté de développement face aux nouveaux concurrents.

 

Voilà qui devrait faciliter la vie de nombreux voyageurs. Grâce à ce nouveau partenariat, les clients souhaitant voyager entre Paris et La Havane pourront acheter un billet d’avion Air Caraïbes et voyager sur un vol opéré par Corsair et inversement dans les deux sens de trajet.

Les deux compagnies aériennes ont en effet décidé d’étendre leur accord de partage de codes à la desserte de la capitale cubaine. À partir du 1er août, elles proposeront jusqu’à cinq vols A/R par semaine entre Paris Orly et La Havane. Air Caraïbes exploitera jusqu’à trois rotations hebdomadaires et Corsair jusqu’à deux vols A/R par semaine.

Grâce à cet accord, « les passagers pourront voyager à de meilleurs tarifs en combinant sur un même billet un vol opéré par Air Caraïbes et un autre par Corsair », expliquent les compagnies dans un communiqué de presse. Cela devrait se traduire également par « plus de liberté et de flexibilité en termes d’horaires et de fréquences ».

Corsair et Air Caraïbes sont partenaires depuis 2012 sur leurs lignes quotidiennes Paris Orly–Fort-de-France et Paris Orly — Point-à-Pitre. En élargissant leur partenariat, elles espèrent améliorer le taux de remplissage de leurs avions et se renforcer face à l’arrivée de nouveaux concurrents dans les Caraïbes, comme la low cost espagnole Level.

 

Orly, l’aéroport qui monte

Pour Corsair, il s’agit également d’intensifier sa présence sur Orly, un aéroport en pleine transformation. Une passerelle de 220 m de long permettra aux voyageurs de passer directement de l’aéroport aux hôtels et au futur centre d’affaires Cœur d’Orly. Composé de 70 000 m2 de bureaux, un centre commercial de 38 000 m2, 3 400 m2 de commerces et services, un pôle hôtelier, une vaste coulée verte et une promenade piétonne, Cœur d’Orly sera le plus grand quartier d’affaires francilien après La Défense.

Orly devra également bénéficier de la prolongation de la ligne 14 du métro, qui permettra de gagner l’aéroport depuis la Gare de Lyon en 23 minutes, contre 42 minutes aujourd’hui.

Il semble loin le temps où les députés Éric Woerth, David Douillet et Guy Malherbe (alors suppléant de Nathalie Kosciusko-Morizet) proposaient la fermeture d’Orly. C’était en 2011, et l’aéroport était jugé trop bruyant, « pas assez attractif en termes d’emplois par rapport à Roissy, et limité dans ses capacités d’expansion », comme le rappelait l’hebdomadaire économique challenges.

Mais cette époque est révolue. En 2017, la contribution d’Orly a été décisive pour aider Paris Aéroport (groupe ADP) à dépasser la barre symbolique des 100 millions de passagers. L’aéroport du sud de la capitale a accueilli 32 millions de personnes, soit une progression de 2,6 % par rapport à 2016.

 

Afrique de l’Ouest : nouvelle clientèle clé

Orly bénéficie particulièrement de l’accroissement de la clientèle d’affaires d’Afrique de l’Ouest qui souhaite gagner l’Europe ou les États-Unis. Appelés à jouer un rôle clé à l’avenir, ces voyageurs ont une image très positive de l’aéroport. Selon une étude Kantar TNS, ils le considèrent « attractif » et mettent en avant son « infrastructure simple, fiable et efficace ». Ils sont 87 % à affirmer que l’aéroport est « facile à utiliser » et à apprécier « sa taille humaine, le fait qu’il soit propre et qu’il soit facile de s’y repérer ». Au total, neuf passagers sur dix sont satisfaits et recommanderaient l’aéroport à leur entourage.

Là encore, Corsair semble avoir eu le nez creux puisque la compagnie concentre ses efforts depuis quelques années. En 2018, elle propose deux vols hebdomadaires vers Bamako. La compagnie propose également sept vols hebdomadaires vers Dakar et quatre vers Abidjan. Sans compter la relation ancienne avec le Sénégal, pays avec lequel Corsair est engagé depuis 2013 dans des accords bilatéraux profitables.

Un positionnement stratégique qui risque d’attirer de nouveaux actionnaires : en mai dernier, Intro Aviation et Loong Airlines ont proposé deux projets de reprise à la direction de Corsair.