Football : Botafogo croit s’être fait arnaquer par Lyon

Football : Botafogo croit s’être fait arnaquer par Lyon

Détenu par Eagle Football Group, comme l’Olympique Lyonnais, Botafogo estime s’être fait plumer par le club français cette saison. Le vainqueur de la dernière Copa Libertadores dit avoir aidé l’OL à se sauver d’une rétrogradation, en acceptant notamment de vendre ses joueurs à des montants bien inférieurs à leur valeur de marché. Il réclame à présent son dû.

L’Olympique Lyonnais n’est-il pas encore sorti des ennuis ? Alors que le club rhodanien est parvenu à éviter la rétrogradation en Ligue 2 – après un premier passage manqué devant la DNCG – et à se débarrasser de son président américain John Textor, il doit maintenant faire face aux résultats de la gestion calamiteuse du dirigeant texan.

Botafogo se plant d’avoir été la tirelire de Lyon et John Textor

En effet, Botafogo, l’autre club détenu par John Textor via son entité Eagle Group, réclame 65 millions d’euros à l’OL selon le journal brésilien O Globo. La raison ? Le club brésilien estime avoir aidé, à perte, le club français, via plusieurs opérations internes du groupe Eagle. Il aurait vendu plusieurs joueurs en-dessous de leur valeur marchande, dont Luiz Henrique, Igor Jesus et Jair Cunha, afin de dégager des liquidités pour soutenir l’Olympique Lyonnais. C’était au moment où le club français se trouvait au bord du précipice, après son passage devant la DNCG le 15 novembre 2024. Le montant total de ces opérations s’élève à 410,2 millions de réaux brésiliens, soit 64,6 millions d’euros.

Une compensation réclamé à l’OL pour ne pas avoir facturé le prêt de Thiago Almada

Botafogo exigerait également une compensation pour ne pas avoir facturé à l’OL le prêt de Thiago Almada, en janvier dernier. Pour obtenir ce qu’il croit de droit, le vainqueur de la dernière Copa Libertadores a engagé une procédure légale afin de faire reconnaître que le déséquilibre financier actuel entre les entités nécessite le remboursement, à la SAF Botafogo, des montants précédemment prêtés et des sacrifices consentis. Selon le CEO de Botafogo, Thairo Arruda, la formation brésilienne a prêté 109 millions à l’OL entre décembre 2024 et juin 2025.

Botafogo a réclamé la saisie à titre conservatoire des actions d’Eagle Football au Brésil

Botafogo a en outre demandé et obtenu une ordonnance d’un tribunal de Rio de Janeiro pour la saisie à titre conservatoire des actions d’Eagle Football dans Botafogo, en raison d’un passif d’environ 23,8 millions d’euros au club brésilien. Les avocats du récent demi-finaliste de la Coupe du monde des clubs disent avoir les preuves que Botafogo a financé Eagle Group, Lyon et Molenbeek, une équipe belge faisant partie de la même galaxie. Ils sont convaincus que le club brésilien était la poule aux œufs d’or de la multipropriété d’Eagle parce « qu’il gagne des trophées, du succès et de l’argent ».

John Textor a utilisé l’affacturage pour se faire de l’argent

Si Lyon, désormais dirigé par l’Américaine Michele Kang, n’avait pas réagi à date, certaines sources défendent le club rhodanien. Selon ces personnes, c’est plutôt l’OL qui s’est fait arnaquer car il servait de banque à John Textor et ses propriétés. Le club français aurait été utilisé pour subvenir aux besoins de liquidités de l’entrepreneur américain. Et ce dernier aurait inventé un outil unique dans le foot pour atteindre cet objectif : l’affacturage. Ce levier consiste à faire acheter ses joueurs (ici par l’OL) sur une certaine période (2 ou 3 ans par exemple), pour ensuite aller voir une banque en demandant que lui soit avancé le montant des transferts, contre rémunération, en attendant le paiement total des sommes à échéance.

Botafogo aurait récupéré de la trésorerie immédiate

Ainsi, John Textor touche bien l’argent dans l’immédiat, tandis que l’OL n’a pas encore les joueurs ciblés, faute d’avoir payé cache. Seul Thiago Almada a été effectivement prêté. Les autres arriveront plus tard quand le club aura tout soldé. Comme Textor a déjà touché l’argent, c’est Lyon qui doit désormais payer pour des joueurs pas encore enrôlés. C’est donc une dette à rembourser. Une belle escroquerie selon certains spécialistes. Pendant ce temps, Botafogo, qui se plaint d’avoir été dupé, aurait récupéré de la trésorerie immédiate avec le deal du propriétaire d’Eagle Group. Version contre version. On en saura un peu plus dans les jours à venir sur cette histoire de sous pas très nette.