Abivax : Obefazimod prête à franchir la dernière étape

Fin juillet, la société biotechnologie française Abivax a annoncé que sa molécule contre une maladie chronique de l’intestin, l’obefazimod, avait passé avec succès les essais cliniques. Cette nouvelle étape franchie lui a permis de réaliser une levée de fonds historique. Désormais, l’entreprise doit vérifier l’efficacité et la tolérance du traitement sur une durée plus longue d’ici à 2026.
Abivax, une société biotechnologie française, s’est envolée de plus de 510 % (53,30 euros) mercredi 30 août à la Bourse de Paris, après l’annonce de résultats positifs de deux essais cliniques avancés pour son médicament l’obefazimod, soignant une maladie chronique de l’intestin. Et dans l’après-midi, son action a flambé de 552 % (65,18 dollars) à la Bourse de New York (Nasdaq), où elle est cotée depuis 2023.
L’évaluation de l’obefazimod a permis une rémission des symptômes de la rectocolite hémorragique
En Europe comme aux États-Unis, les investisseurs ont salué l’annonce des résultats positifs de deux essais cliniques avancés (phase 3) pour traiter la rectocolite hémorragique (RCH), une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, qui peut provoquer des diarrhées récurrentes et des douleurs d’estomac. Selon un communiqué d’Abivax, « l’évaluation du médicament expérimental obefazimod, dans la rectocolite hémorragique modérée à sévère, a montré une rémission des symptômes de la maladie ». Ces progrès médicaux, souligne l’entreprise, constituent une bonne nouvelle, car les médicaments existants ne permettent pas aujourd’hui de traiter cette pathologie.
L’avancée d’Abivax particulièrement prometteuse
Pour rappel, la rectocolite hémorragique (RCH) est une maladie inflammatoire de l’intestin. Fréquente dans les pays industrialisés, elle touche entre 5 et 7 millions de personnes dans le monde, souvent des jeunes adultes ( entre 20 et 30 ans). En France, elle est diagnostiquée chez une personne sur 1 000, selon l’Assurance maladie, avec chaque année 5 nouveaux cas pour 100 000 habitants. Les traitements actuels ne permettent pas de prendre en charge l’ensemble des cas. Ce qui rend l’avancée d’Abivax particulièrement prometteuse.
Une molécule issue de travaux menés à l’Institut Curie
Fondée en 2009, Abivax est une entreprise de biotechnologie française née de la collaboration entre l’unité « Chimie et modélisation pour la biologie du cancer » de l’Institut Curie (CNRS/Inserm/Université Paris Saclay) et l’Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier (IGMM). Elle est spécialisée dans le développement de produits thérapeutiques exploitant les mécanismes naturels de régulation de l’organisme pour stabiliser la réponse immunitaire chez les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques. Son produit phare, l’obefazimod, est une molécule issue de travaux menés à l’Institut Curie.
Abivax a annoncé des résultats de phase 3 très positifs pour l’obefazimod
C’est le mercredi 30 juillet que Abivax a annoncé des résultats de phase 3 très positifs pour l’obefazimod. Il s’agit de deux essais d’induction de 8 semaines, évaluant la molécule chez des patients adultes atteints de rectocolite hémorragique modérément à sévèrement active (RCH). Un « essai d’induction » désigne la phase initiale d’un traitement visant à induire rapidement une amélioration des symptômes chez les patients. En modulant l’expression d’un régulateur clé de l’inflammation, le microARN-124 (miR-124), l’obefazimod a permis d’obtenir une rémission des symptômes chez les patients pendant les tests.
Obefazimod doit passer une étude dite de « maintenance »
À la suite de la publication des résultats positifs de phase 3 de l’obefazimod, Abivax a levé 747,5 millions de dollars (soit 637,5 millions d’euros) en quelques heures. Cette performance exceptionnelle pour une biotech française propulse Abivax parmi les leaders mondiaux du secteur. Ces nouveaux fonds serviront à accélérer le développement clinique de la molécule et à préparer sa demande d’autorisation de mise sur le marché pour le traitement de la RCH. Pour l’heure, Abivax doit vérifier l’efficacité et la tolérance de son traitement sur une durée plus longue. Cela passera par une étude dite de « maintenance » prévue sur 44 semaines et déjà en cours. Ses principaux résultats sont attendus au deuxième trimestre 2026.