Acquisition de Metsera : Pfizer sort victorieux face à Novo Nordisk
Après quelques semaines d’enchères, Pfizer a remporté son bras de fer avec Novo Nordisk, en rachetant Metsera, un spécialiste du traitement de l’obésité, à 8,6 milliards d’euros. Cette acquisition doit permettre au groupe pharmaceutique américain d’être plus compétitif sur le marché en pleine croissance des médicaments contre l’obésité. Elle contribuera également à compenser la baisse des ventes de ses traitements contre la COVID-19.
Le vendredi 7 novembre, le géant pharmaceutique américain Pfizer a annoncé la signature d’un accord définitif pour l’acquisition de Metsera, une société biopharmaceutique américaine spécialisée dans les médicaments contre l’obésité et les maladies cardiométaboliques. Le montant de l’opération s’élève à 10 milliards de dollars (8.6 milliards d’euros). Ce prix d’acquisition représente une prime considérable d’environ 160% par rapport au cours de l’action Metsera en septembre. L’accord inclut un paiement initial de 65,60 dollars (56,74 euros) par action et un droit de valeur conditionnelle de 20,65 dollars (17,86 euros) en fonction de la réalisation d’objectifs spécifiques.
Pfizer a fait une meilleure offre
Avec cette transaction, Pfizer met fin à la concurrence qu’il livrait avec le laboratoire danois Novo Nordisk. Les deux sociétés s’étaient lancées dans une guerre d’enchères et ont finalement proposé 86,25 dollars (74,6 euros) par action pour Metsera. Le Conseil d’administration de Metsera a préféré approuvé à l’unanimité la transaction avec Pfizer. Il a déterminé que les conditions révisées du groupe américain représentaient la meilleure transaction pour les actionnaires. Le Conseil a également déclaré que la proposition de Novo Nordisk présentait « des risques juridiques et réglementaires inacceptables », compte tenu des éléments récents. En particulier la prise de contact de la Federal Trade Commission (FTC) des Etats-Unis, concernant les risques potentiels liés à la structure proposée par le groupe scandinave au regard des lois antitrusts américaines.
Le marché des traitements contre l’obésité devrait atteindre 100 milliards de dollars d’ici 2030
Novo Nordisk assure de son côté qu’il n’y a pas de problèmes antitrust. Malgré cette protestation, le laboratoire danois a décidé de retirer son offre par prudence financière. Il a annoncé qu’il n’allait pas surenchérir à la dernière offre de Pfizer pour l’acquisition de Metsera. Le groupe a donc raté l’occasion de retrouver sa position dominante sur le marché des traitements anti-obésité, une place perdue au profit d’Eli Lilly. Grâce à son acquisition, Pfizer espère, lui, consolider sa position sur ce segment très lucratif. Le marché des traitements contre l’obésité devrait atteindre 100 milliards de dollars (environ 86,5 milliards d’euros) d’ici 2030.
Pfizer va iintégrer un portefeuille de candidats-médicaments oraux et injectables prometteurs
Le rachat de Metsera permet à Pfizer de bénéficier d’une expertise pointue et d’intégrer un portefeuille de candidats-médicaments oraux et injectables prometteurs. Ces remèdes à base d’incrétines, de non-incrétines et de thérapies combinées présentent un potentiel d’efficacité et de sécurité parmi les meilleurs de leur catégorie. Metsera compte quatre programmes en développement clinique et plusieurs autres de nouvelle génération faisant l’objet d’études précliniques (IND). Ses projets visent à répondre à des besoins thérapeutiques clés non satisfaits grâce à une réduction du nombre d’injections, et une amélioration de l’efficacité et de la tolérance. La biotech dispose d’autres traitements hormonaux stimulés par les nutriments, toujours en phase préclinique.
