Chine-ASEAN : au nom du multilatéralisme et du libre-échange

Chine-ASEAN : au nom du multilatéralisme et du libre-échange

Alors que les États-Unis de Donald Trump essaient de détourner l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) de la Chine, un protocole de mise à niveau 3.0 de la zone de libre-échange a été signé mardi avec Pékin. Cet accord met en lumière l’engagement réciproque en faveur du multilatéralisme. Désormais, personne n’a le droit de dicter une conduite aux autres, quel que puissant qu’on soit.

Dans leur volonté de rester les seuls maîtres au monde, les États-Unis essaient de couper leurs principaux adversaires de leur zone d’influence traditionnelle. C’est le cas avec la Chine, son plus grand rival économique et technologique, qui a un pré carré : l’Asie du Sud-Est. Mais la manœuvre de Washington ne fonctionne pas à coup sûr. En témoigne le protocole signé le 28 octobre à Kuala Lumpur, en Malaisie, avant le 28e Sommet Chine – ASEAN, en présence du Premier ministre chinois Li Qiang et du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim.

Une volonté commune en faveur de l’inclusivité et du développement durable

Baptisé ASEAN-China Free Trade Area 3.0 (ACFTA 3.0), l’accord signé par la Chine et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) vise à renforcer la résilience économique régionale et à réaffirmer l’engagement commun du bloc en faveur de l’inclusivité et du développement durable. Il témoigne aussi de la volonté commune et ferme des deux parties pour le multilatéralisme et le libre-échange, alors que le système économique et commercial international fait face à des défis majeurs comme les nouveaux droits de douanes américains exclusifs. Désormais, le message est clair : aucun pays ne doit dicter aux autres la conduite à tenir en matière économique, quel que puissant qu’il soit.

L’ASEAN veut maintenir des relations amicales avec tous les pays

Dans son allocution d’ouverture du 28e Sommet Chine – ASEAN, le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim a salué la centralité de l’organisation du Sud-Est asiatique et « la sagesse de maintenir cette centralité tout en préservant des relations amicales avec tous les pays ». Pour preuve, ajoute-t-il,« la veille, nous étions avec le président Donald Trump des États-Unis d’Amérique, et aujourd’hui, nous sommes de retour avec la Chine ».

Pour sa part, le Premier ministre chinois Li Qiang a déclaré que la version améliorée de l’accord ouvrait « de nouvelles perspectives pour élargir et renforcer la coopération économique et commerciale bilatérale ». Li a également exprimé le soutien de Pékin aux efforts de paix concernant le différend frontalier entre le Cambodge et la Thaïlande, ainsi que son engagement à contribuer à la résolution de la crise au Myanmar. Donald Trump, comme à Gaza, se targue d’avoir résolu ces conflits alors qu’il est arrivé sur le tard.

Des accords bilatéraux au-delà du protocole Chine – ASEAN

Li Qiang et Anwar Ibrahim ont également indiqué que l’accord Chine – ASEAN et l’intégration économique régionale dépasseront la libéralisation et la facilitation traditionnelles du commerce et des investissements pour s’étendre à de nombreux domaines émergents.  Notamment à l’économie numérique, à l’économie verte, aux normes, ainsi que aux chaînes industrielles et d’approvisionnement. Par ailleurs, ils ont évoqué la coopération commerciale et les investissements entre leurs deux pays dans les secteurs de l’automobile et des hautes technologies, entre autres.

Enfin, les deux chefs de gouvernement ont discuté d’une coopération dans le domaine très stratégique des terres rares. À ce sujet, Pékin a accepté de lever pour un an les restrictions sur ces matières à destination des États-Unis, en échange d’une baisse de 10% des tarifs douaniers punitifs de Washington. Le deal a été annoncé après une rencontre entre Xi Jinping et Donald Trump,