Justice : Fabrice Denizet, « le Madoff du Var » condamné pour une escroquerie de 33 millions d’euros

Justice : Fabrice Denizet, « le Madoff du Var » condamné pour une escroquerie de 33 millions d’euros

Plus de dix ans après les premiers signalements, l’ancien courtier indépendant Fabrice Denizet, surnommé « le Madoff du Var », a été enfin condamné jeudi à deux ans et demi de prison pour une escroquerie de 33 millions d’euros. L’escroc en herbe, qui a reconnu avoir trompé tout le monde, faisait miroiter des taux de rentabilité mirobolants à quelque 800 investisseurs. La peine pénale étant désormais connue, s’ouvre le volet civil du dossier, qui débutera dès mars 2026.

Il était temps ! L’ancien courtier indépendant Fabrice Denizet, surnommé « le Madoff du Var », a été condamné à deux ans et demi de prison pour une escroquerie au préjudice de 33 millions d’euros. L’escroc de 59 était jugé à Marseille ce jeudi sur la base d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), autrement nommée plaider-coupable. Il a déjà purgé une année en détention provisoire sous assignation à résidence et sous surveillance électronique. Il devrait ainsi éponger le reliquat d’environ dix-huit mois d’emprisonnement ferme, à exécuter sous bracelet électronique.

La plupart des biens de Fabrice Denizet confisqués

Fabrice Denizet a été reconnu coupable de cinq délits : escroquerie, blanchiment, abus de biens sociaux, faux et usage irrégulier d’une marque. Il est condamné à une amende de 150.000 euros, en plus d’une interdiction définitive d’exercer le courtage financier et bancaire et de gérer une entreprise durant cinq ans. Le parquet de Marseille a en outre ordonné la confiscation de quelque 4,8 millions d’euros sur ses comptes, d’un véhicule de luxe et d’un chalet à Vars (Hautes-Alpes) acheté 620.000 euros en 2009.

Un système de Ponzi à la Bernard Madoff

L’affaire du « Madoff du Var » a éclaté en 2012 après divers signalements, dont ceux de l’Autorité des marchés financiers et de la Société Générale, qui avait vu sa marque illégalement utilisée par Fabrice Denizet. Dès son interpellation, ce dernier t avait reconnu avoir instauré un système de Ponzi, une escroquerie financière qui consiste à utiliser les placements réalisés par les uns pour rembourser les autres. A la tête de quatre agences dans le Var et une à Nice, il faisait miroiter des investissements avec un taux de rentabilité de 8 %, voire 30. Pour convaincre ses victimes, il usait de faux en tous genres.

Fabrice Denizet avait engrangé 1.200 mandats de gestion représentant 600 épargnants environ

Le « Madoff du Var » prétendait notamment avoir signé des accords avec Société Générale Asset Management et conclu un partenariat avec Boursorama. Mais tout ça c’était du pipeau. Il a reconnu l’usage de faux documents laissant penser que la Société Générale avait émis une garantie au profit des clients de ses sociétés fictives. Notons qu’au plus fort de son activité, Fabrice Denizet avait engrangé 1.200 mandats de gestion représentant 600 épargnants environ. Le préjudice global s’élève à 33 millions d’euros. L’escroc aujourd’hui quinquagénaire a utilisé ces fonds à des fins personnelles, notamment pour des acquisitions immobilières en Floride, aux États-Unis.

Les victimes n’en ont pas encore fini avec lui

Dans le souci de préserver son image, la Société Générale, constituée partie civile, avait signé plus de 800 protocoles avec les investisseurs floués par Fabrice Denizet pour des indemnisations estimées entre 22 et 29 millions d’euros. Pour se faire rembourser, le groupe bancaire a ensuite engagé une action judiciaire contre l’ancien courtier dans une procédure civile dite récursoire, toujours en cours à Lyon. Quelques 820 personnes se sont portées partie civile pour réclamer réparation pour préjudice moral. Leurs demandes seront étudiées lors de trois audiences dites « sur intérêts civils » fixées au 10 mars, 15 juin et 14 septembre 2026.