Système d’exploitation : pourquoi de plus en plus de gens passent de Windows à Linux ?
D’après plusieurs données, Linux sur ordinateur de bureau a gagné du terrain ces dernières années, passant du statut d’éternel outsider à celui de petit mais costaud challenger de l’informatique. Le noyau de système d’exploitation open source profite en grande partie des erreurs de Microsoft Windows, qui a annoncé en octobre la fin du support de Windows 10. Cette décision agit comme un véritable repoussoir pour les utilisateurs, qui s’exilent en masse.
Un vieux rêve qui devient réalité. Qualifié d’éternel outsider de Windows, Linux est en train de prendre des galons pour une fois. D’après plusieurs données publiées récemment, le noyau de système d’exploitation open source créé en 1991 a gagné du terrain ces dernières années pour occuper aujourd’hui une part significative de l’informatique, en particulier sur ordinateur de bureau et PC..
Linux a triplé sa part de marché aux États-Unis en moins de cinq ans
Le site StatCounter avance qu’en mai 2025, la part de marché mondiale des ordinateurs de bureau Linux atteignaient 5% aux États-Unis, contre à peine 1,5 % en 2020. Cette part de marché a donc quasiment triplé depuis cinq ans. Et c’est sans compter la zone grise, où le trafic web reste inconnu. Si l’on inclut ChromeOS (une version du noyau Linux), cette part s’élève à 11,37%. Et si on ajoute aussi Android à l’équation, c’est près d’un quart des accès aux services gouvernementaux américains qui se font via un noyau Linux.
1 million de téléchargements en octobre
Zorin OS, un excellent système d’exploitation Linux pour ordinateur de bureau, annonce pour sa part que sa dernière version, « Zorin OS 18 », a cumulé 1 million de téléchargements en un peu plus d’un mois depuis sa sortie en octobre dernier. Mieux, plus de « 78 % de ces téléchargements proviennent d’utilisateurs Windows. Ce qui représente à peu près 780 000 personnes. Il ne s’agit pas de simples curieux qui testent une machine virtuelle, mais de gens qui installent définitivement un système d’exploitation de plusieurs gigaoctets pour remplacer ou accompagner leur OS actuel.
Microsoft a favorisé l’essor du noyau
Ces chiffres devraient faire pâlir Microsoft. Mais la firme de Redmond n’a qu’à s’en prendre à elle-même. Elle a favorisé en grande partie l’essor de Linux, en annonçant la fin du support de Windows 10 depuis octobre 2025. Cette décision met sur le carreau des millions de PC parfaitement fonctionnels, incapables de passer à Windows 11 à cause de la fameuse exigence de la puce TPM 2.0. Si Microsoft propose des mises à jour de sécurité étendues, celles-ci sont payantes et limitées dans le temps. Une situation qui pousse de nombreux utilisateurs à aller voir ailleurs.
De plus en plus de gouvernements européens préfèrent Linux à Windows
Pour ces exilés, pas question de passer à Windows 11 à cause de ses publicités intempestives, son interface clivante et son forcing sur l’IA Copilot. Ils préfèrent installer une distribution Linux (Zorin OS) sobre, légère, respectueuse de la vie privée, sécurisée et stable (grâce à la base Ubuntu). Cette montée en puissance du noyau (ni européen ni américain, mais mondial) cache aussi un aspect politique.
En effet, de plus en plus d’administrations publiques, surtout en Europe, se méfient désormais des logiciels américains. Elles craignent que leurs données de Windows 11 soient transférées aux États-Unis puis traitées avec des intentions malveillantes. Dans ce contexte, les gouvernements de l’UE lancent des initiatives européennes avec Linux. C’est une question de souveraineté numérique. Et ce n’est pas la promesse de Microsoft d’un cloud souverain qui va les convaincre ou rassurer.




