La Géorgie, une destination favorable aux investisseurs
Depuis la fin de l’URSS, la Géorgie est dans un processus de transition d’une économie administrée à une économie de marché. Alors que le pays stagnait lors de la présidence d’Edouard Chevardnadze, les réformes entreprises ces dernières années en font à présent une destination particulièrement favorable aux investisseurs.
Une politique ouvertement libérale…
Après son indépendance, l’économie géorgienne est restée très administrée. Il a fallu attendre l’arrivée au pouvoir de Mikhail Saakachvili en 2004 pour voir les premières réformes réellement « business-friendly ».
Dès son accession à la tête de l’Etat suite à la révolution, Mikhail Saakachivili mit en place une politique ouvertement libérale. Cette même année, il instaura une « flat tax », un impôt unique avec un taux à 12% (aujourd’hui à 25%) sans considération de revenu. L’objectif était que chacun paye le même pourcentage afin de ne pas handicaper les hauts revenus.
La président géorgien simplifia également le Code du Travail en mai 2006 facilitant la flexibilité du marché du travail et notamment des licenciements. En janvier 2008, il abolit l’essentiel des charges sociales payées par les employeurs. Son gouvernement a également privatisé massivement. Au total, plus de 1 800 entreprises sont passées à un statut privé entre 2004 et la fin de l’année 2008. Sur cette même période, le nombre d’entreprises a aussi été multiplié par quatre.
Qui améliore l’image de la Géorgie pour les investisseurs
Cette politique favorable aux investisseurs a considérablement amélioré la perception de la Géorgie. Le nombre d’entreprises citant la corruption comme un obstacle majeur à leur activité économique a baissé de 60 % à 39 % entre 2002 et 2005. Plus récemment, au classement Doing Business 2010 de la Banque Mondiale, la Géorgie a gagné 27 places par rapport à 2007 et se place désormais à la 11ème position mondiale. L’environnement des affaires s’améliore donc sensiblement.
Conséquence directe, la croissance a été élevée ces dernières années: 12,3% en 2007 ; 9,4% en 2006 ; 9,6% en 2005. Bien sûr, le conflit avec la Russie de 2008 et la crise économique ont affecté la croissance en 2008 (2,3%), avant d’entrer en récession (- 4%) en 2009. Cependant, l’activité a repris dès 2010 avec une croissance de 2%. La Géorgie possède de nombreux atouts : la main d’œuvre (1,9 million de personnes) est très éduquée (30,8% est diplômée) et les salaires sont faibles ($346/mois en 2010).
Une marge de progression encore importante
Deux facteurs affectent cependant l’attractivité de l’économie aux investissements directs étrangers: le conflit latent avec la Russie et les tensions politiques. Les IDE sont ainsi passés de 2015 millions de dollars en 2007 à 658 millions de dollars en 2009.
Cependant, l’environnement des affaires continue de s’améliorer. L’industrie et la construction progressent, notamment grâce à la réalisation de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, de la ligne de chemins de fer Kars-Akhalkalaki-Tbilissi-Bak ou encore du gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzerum. Ce dernier gazoduc permet à Tbilissi de sécuriser ses approvisionnements grâce à l’Azerbaidjan.
La question énergétique est d’ailleurs extrêmement prometteuse grâce aux capacités énergétiques du pays. La Géorgie compte même à moyen terme devenir une plaque tournante d’exportation d’électricité dans la région.
Ainsi, depuis quelques années, la Géorgie a fait le choix clair de l’ouverture aux investissements étrangers. Si le pays poursuit sur cette lancée, il pourrait faire école dans la région. Parlera-t-on bientôt d’une success story caucasienne ?