Une « taxe » pour sauver l’automobile française

Une « taxe » pour sauver l’automobile française

Pierre Moscovic souhaite protéger les petites voitures fabriquées en France en faisant barrage aux gros modèles hauts de gamme allemands.  Le nouveau ministre de l’économie a rédigé un livre blanc sur l’industrie automobile proposant des mesures dites « écologiques » pour ainsi mettre en avant le « made in France ».

Le « New Deal automobile » tel est son appellation, s’avère très ambitieux. L’objectif est de « regagner 500.000 véhicules par an » en France, en « renouvelant l’approche du marché par les segments B (.i.e petites voitures type C3), B2 (petites plus élégantes tel que la 208 et DS3) et M1 (moyenne inferieur du type 308 ou Mégane). C’est une guerre qu’engage le gouvernement contre les belles et grosses allemandes. On l’a compris, la France veut favoriser le « made in France ».

Les élus territoriaux accueillant des usines automobiles se sont réunis sous l’égide de l’Association des collectivités sites d’industrie automobile (ACSIA), présidée par Mr. Moscovici. Ensemble, ils ont élaboré un livre blanc qui devrait service de base aux réflexions sur l’automobile du nouveau gouvernement. Celui-ci dresse un constat navrant : « les exportations des usines des constructeurs français ne suffisent plus à compenser le fait qu’un million d’immatriculations sont assurées par des marques non françaises ».

Pour enrayer cette situation, ACSIA propose de « rendre le marché français plus hostile (en particulier fiscalement) aux véhicules gros émetteurs de carbone et encombrants ». Sont pointés du doigts : Audi, Mercedes, BMW.  Pour que la mesure ne soit pas vu comme du protectionnismes français, et qu’elle soit accepté par Berlin, le livre blanc met en avant « les exigences du développement durable » qui « permettent de rendre politiquement correcte ou européo-compatible » une telle mesure.

Le livre blanc a choisi sa stratégie : une approche « plus éco-comptable » appelé « New Deal Ecologique » automobile pour « offrir une sortie de la spirale du déclin » à l’industrie automobile française essoufflée.  En effet, la France souffre d’une décennie de désindustrialisation automobile. Le pays est aujourd’hui essentiellement importateur d’automobiles.

Pour renverser la tendance, le « New Deal automobile » veut retrouver un excèdent commercial « qui permettra de ne pas fermer de sites », tout en endiguant «les risques de délocalisation vers les nouveaux Etats membres (NEM) de l’Union européenne »en « initiant une diplomatie automobile qui promeut la croissance des débouchés locaux au nom du développement durable ».