Le tourisme, pierre angulaire de l’économie tunisienne

Le tourisme, pierre angulaire de l’économie tunisienne
Port de Carthage - Tunisie

En 2014, les résultats du tourisme tunisien ont augmenté de 6,4% représentant un chiffre d’affaires de 1,6 milliards d’euros, bien loin des records atteints avant le Printemps arabe débuté en décembre 2010. Le tourisme est un secteur clé pour le développement économique du pays, mais il pourrait se retrouver fragilisé après l’attaque terroriste qui a frappé Tunis.

Peu de temps après l’attentat perpétré au musée du Bardo qui a fait 21 morts, dont 19 touristes, l’avenir de l’économie du pays est dans toutes les têtes.

L’objectif de cet attentat est clair : dissuader les touristes de venir en Tunisie afin de précipiter le pays dans des difficultés économiques et instaurer un climat de chaos et de peur (juste après l’attentat, l’État Islamique a diffusé un message audio revendiquant sa présence dans le pays).

Malgré les dispositions prises par les autorités tunisiennes, la peur s’installe. Par exemple, les voyagistes français ont immédiatement suspendu les excursions touristiques prévues sur le sol tunisien. De plus, les lieux touristiques emblématiques comme le village A Sidi Bou Saïd sont quasiment désertés des touristes depuis l’attentat.

Selon Jean-Pierre Mas, président du Syndicat national des agences de voyage (Snav). « ce sont des touristes et un lieu touristique qui ont été visés ». Les professionnels du secteur ont donc dû prendre des mesures préventives.

En cas de recul de l’activité touristique, l’impact serait donc énorme pour le pays. Aujourd’hui, ce secteur représente 7% du PIB national et génère près de 500.000 emplois.

Il est vrai que la venue des touristes permet d’injecter directement de l’argent dans le circuit économique. À titre d’exemple, les vacanciers ont dépensé 4,62 milliards de dinars tunisiens en 2013.

Par ailleurs, les touristes étrangers contribuent à hauteur de 58,8% à l’activité touristique du pays, contre 41,2% pour les ménages tunisiens.

L’économie tunisienne est donc une nouvelle fois fragilisée puisque l’activité touristique a fortement baissé après le printemps arabe. De 6,9 millions en 2010, le nombre d’arrivées aux frontières a baissé à  4,78 millions en 2011.

Outre cette baisse, on note un recul de la clientèle française depuis les révolutions arabes. Elle a été divisée par deux alors que la Tunisie était l’une des destinations les plus plébiscitée par ces derniers avant 2010.

Comme beaucoup d’autres pays actuellement, la Tunisie est confrontée à la présence terroriste sur son territoire. Le pays est touché de plein fouet par l’engouement de certains jeunes pour le djihad qui partent en Lybie ou en Irak rejoindre les rangs de l’armée de l’État Islamique.

 

Crédits Photos : Anonymous – Collection personnelle Bertrand Boure