La Russie résiste mieux que prévu aux sanctions occidentales

La Russie résiste mieux que prévu aux sanctions occidentales

-0,2%, c’est la contraction du PIB russe sur l’année 2016, loin des -3,7% de l’exercice précédent. Cet indice conforte ainsi le géant qui doit faire face aux sanctions occidentales. D’autant plus que la production industrielle a enregistré un bond de 3,2% en décembre.

Cette rapide adaptation est paradoxalement liée aux sanctions ainsi qu’à la faiblesse du rouble qui en découle, souligne Les Echos. A tel point qu’une poursuite du processus servirait les intérêts locaux, indique avec ironie Mikhail Matovnikov, l’analyste en chef de la Sberbank, principale banque du pays :

« Depuis la machinerie agricole jusqu’aux équipements chirurgicaux, plusieurs secteurs enregistrent aujourd’hui des croissances inattendues en Russie. Ils sont dopés par les effets des sanctions qui ont poussé à intensifier les productions nationales. De ce fait, la dernière chose que ces industriels veulent, surtout en régions, c’est la levée des sanctions ! Car parallèlement, la forte dévaluation du rouble depuis 2014 a dynamisé les exportations de nombreux secteurs… »

Dès lors, un rapide rapprochement entre le Kremlin et la Maison Blanche serait de nature à gonfler la devise de 5 à 10%, souligne dans la foulée Bloomberg, qui n’hésite pas à parler de « frein économique ».

Les experts planchent donc pour une reconduction temporaire de la situation, à l’image de Chris Weafer, employé par Macro-Advisory à Moscou :

« Il y a consensus parmi les autorités : le seul moyen pour que la croissance reparte durablement et que les exportations augmentent, c’est de maintenir un rouble faible mais réaliste. Les deux années de crise ont permis de corriger un cours bien trop élevé. »

L’Etat peut par ailleurs compter sur les revenus liés à ses réserves d’hydrocarbures pour continuer à acheter des devise étrangères solides. Et cela afin de pouvoir financer ses importations.

Toutefois, un élément vient largement entacher cette embellie. Il s’agit de la baisse de la consommation et du pouvoir d’achat des ménages qui ont déjà chuté de 9% depuis le début de la crise.

Source : Les Echos