Employé le jour, médaillé paralympique la nuit

Employé le jour, médaillé paralympique la nuit

De nombreux champions en situation de handicap concilient leur vie de sportif et leur vie professionnelle. Cette double vie est rendue possible par des aménagements d’emploi du temps, proposés par certaines entreprises.

Vice-champion d’Europe en 2018 lors de sa première compétition internationale, aujourd’hui médaillé d’argent aux Jeux Paralympiques de Tokyo et détenteur du record de France avec 165 kg en développé-couché dans la catégorie des moins de 54kg, l’haltérophile handisport Axel Bourlon compte déjà à son actif 14 titres de champion de France. En 2024 à Paris, l’athlète ambitionne de décrocher l’or. 

Téléconseiller chez SFAM et médaillé d’argent d’haltérophilie

Le Roannais concilie sa vie de sportif de haut niveau avec son métier de téléconseiller pour SFAM, une société française de courtage en assurance. Grâce à un accord conclu entre l’entreprise et la fédération, Axel Bourlon peut dégager du temps pour assister aux stages de préparation et aux compétitions. Le champion bénéficie également de subventions de la part de la région Auvergne-Rhône-Alpes et du Comité Départemental Olympique et Sportif de la Loire (CDOSL).  

Pour le moment, le médaillé olympique ne reçoit pas d’aide de la part de sponsors privés, ce qui pourrait évoluer d’ici 2024 puisque Axel Bourlon est à la recherche active de sponsors pour se préparer aux Jeux de Paris. 

Marie-Amélie Le Fur, championne paralympique d’athlétisme, ancienne salariée en centrale nucléaire EDF

De nombreux sportifs handisport de haut niveau bénéficient de contrats adaptés leur permettant d’accorder leur emploi et leur vie de champion. C’est le cas chez EDF où Marie-Amélie Le Fur, championne paralympique d’athlétisme, a occupé le poste de pilote d’affaire de 2013 à 2019. 

« Nous permettons aux athlètes salariés de conjuguer à la fois une carrière dans l’entreprise, des revenus récurrents et sûrs, mais aussi un emploi du temps flexible, pour pouvoir s’entraîner. Leur poste est adapté à leur profil et, lorsqu’ils sont retraités de leur vie sportive, ils évoluent au sein d’EDF comme n’importe quel autre salarié. » expliquait Catherine Lescure en 2016, ancienne directrice marque et image chez EDF. 

Grâce à ce contrat Marie-Amélie Le Fur a pu travailler près de son lieu d’entraînement, à la centrale nucléaire EDF de Saint Laurent. Aujourd’hui conférencière en entreprise et à son compte, la triple championne paralympique d’athlétisme continue de travailler avec EDF, qui fait partie de ses partenaires. 

Alexis Hanquinquant, paratriathlète et collaborateur chez Bouygues Bâtiment Grand Ouest

Ancien basketteur et boxer full contact de haut niveau, Alexis Hanquinquant participe à ses premiers championnats de paratriathlon en 2016 suite à un accident de chantier. Alors qu’il rejoint le groupe Bouygues Bâtiment, Alexis Hanquinquant ne bénéficie pas encore du statut de sportif de haut niveau. Ce n’est qu’à la fin de l’année 2017 qu’il acquiert ce statut, après avoir été sacré champion d’Europe et champion du monde. Ses nouveaux titres font également évoluer son poste au sein du groupe Bouygues, lui permettant de bénéficier d’un aménagement de temps pour s’entraîner 30 à 35 heures par semaine. 

« Il a fallu trouver le vrai équilibre pour plonger à 100% dans ma carrière sportive et garder un lien avec l’entreprise » reconnaît Alexis Hanquinquant. Le champion estime même que l’amélioration de ses performances sportives a été conditionnée par la stabilité que lui offrait son nouveau poste.  

Les dispositifs d’aides financières mis en place par le gouvernement et les entreprises jouent un rôle crucial pour les sportifs en situation de handicap. Elles leur permettent d’accéder à une stabilité financière et professionnelle tout en poursuivant leurs ambitions sportives.