L’économie française devrait connaître une croissance légèrement positive au premier trimestre
L’économie française devrait connaître une croissance légèrement positive ce trimestre, après avoir progressé de 0,1 % au trimestre précédent, a déclaré la banque centrale mercredi.
La Banque de France a indiqué que les entreprises interrogées dans le cadre de son enquête mensuelle sur le climat des affaires ont fait état d’une activité légèrement plus soutenue en janvier que ce qui avait été prévu le mois dernier.
Pour février, les entreprises s’attendent à un léger ralentissement dans le secteur des services, à une activité stable dans le secteur industriel et à un repli dans la construction, a indiqué la banque centrale.
Dans le même temps, les problèmes de chaîne d’approvisionnement se sont nettement atténués dans l’industrie, 33 % des entreprises seulement les ayant mentionnés comme un problème en janvier, contre 40 % en décembre, tandis que dans le secteur de la construction, ce chiffre est passé de 33 % à 31 %.
Les entreprises ont également signalé une augmentation des prix de vente, comme c’est souvent le cas en début d’année, mais elle a été moins prononcée qu’au début de l’année dernière.
Le nombre d’entreprises ayant des problèmes de personnel a également diminué, pour le quatrième mois consécutif, pour atteindre 51 %, a indiqué la banque centrale.
La zone euro échappe à la récession grâce à l’atténuation de la pénurie d’énergie
Selon la Commission européenne, l’économie de la zone euro s’en sortira mieux cette année que ce que l’on craignait jusqu’ici, grâce à un hiver doux et à des niveaux élevés de stockage de gaz qui contribueront à atténuer la crise énergétique, et grâce à la bonne tenue du marché du travail.
Les responsables de l’Union européenne à Bruxelles ont revu à la hausse leurs prévisions de croissance pour cette année, tablant sur une expansion de 0,9 % dans le bloc monétaire, et ont déclaré que celui-ci éviterait de justesse une récession. Ils ont également revu à la baisse leur prévision de croissance des prix à la consommation, qui reste toutefois élevée, à 5,6 %.
« Près d’un an après le lancement par la Russie de sa guerre d’agression contre l’Ukraine, l’économie de l’UE est sur une meilleure base que prévu à l’automne », a déclaré la Commission lundi dans son rapport économique actualisé. « L’inflation semble avoir atteint un sommet et l’évolution favorable des marchés de l’énergie laisse présager de nouvelles baisses vigoureuses. »
Le commissaire à l’économie, Paolo Gentiloni, a toutefois mis en garde contre le fait que « mieux que prévu ne veut pas dire bon », déclarant aux journalistes que les Européens sont toujours confrontés à une période difficile, avec un ralentissement de la croissance et une inflation qui ne s’atténue que progressivement.
Les dernières perspectives constituent une nette amélioration par rapport aux prévisions données en novembre, lorsque les responsables prévoyaient une croissance du produit intérieur brut de seulement 0,3 % cette année dans la zone euro et une inflation de 6,1 %.
Les nouvelles projections seront suivies de près par les gouvernements européens, qui tentent de sevrer les ménages et les entreprises des aides massives destinées à faire face à la crise énergétique et de passer à un soutien plus ciblé. Elles seront également utiles aux banquiers centraux, qui se sont lancés dans une série de hausses de taux pour tenter de maîtriser l’inflation galopante.
Les prévisions montrent que tous les États membres de l’UE connaîtront une croissance cette année, à l’exception de la Suède, qui devrait enregistrer une contraction de 0,8 %.
L’Allemagne, première économie de la région, et l’Autriche sont les deux seuls pays de la zone euro à avoir connu deux trimestres consécutifs de contraction au cours des six mois précédant le 31 mars. La production de l’Estonie a diminué au cours des trois derniers trimestres de l’année 2022, mais elle est considérée en croissance pour la période actuelle.
L’économie italienne devrait stagner au cours des trois premiers mois de 2023 après une légère contraction au quatrième trimestre, selon les prévisions de la Commission.
En dehors de la zone euro, la République tchèque et la Hongrie ont déjà terminé deux trimestres de contraction, tandis que le Danemark et la Suède sont actuellement en récession.
La Commission a averti que si les perspectives se sont améliorées, les vents contraires restent forts, la Russie poursuivant sa guerre en Ukraine.
« Le principal risque pour ces prévisions repose sur les tensions géopolitiques, les évolutions de la guerre », a déclaré M. Gentiloni. « Cela donne à l’économie, aux investisseurs, aux entreprises un haut degré d’incertitude ».
Les ménages et les entreprises doivent toujours faire face à des factures d’électricité élevées, et l’inflation de base hors énergie et denrées alimentaires non transformées continue d’éroder le pouvoir d’achat, selon la Commission. Cela signifie que la Banque centrale européenne devrait continuer à relever ses taux d’intérêt.
« Il y a bien sûr des conséquences du resserrement de la politique monétaire, mais en même temps il y a l’aspect très positif de ce resserrement, qui est la contribution à la réduction de l’inflation, donc globalement je pense que c’est équilibré », a ajouté Gentiloni.
La BCE a relevé le taux de dépôt d’un demi-point pour le porter à 2,5 % le 2 février, soit le taux le plus élevé depuis 2008, et a indiqué qu’elle avait l’intention de prendre une mesure identique le mois prochain. Sa présidente, Christine Lagarde, a qualifié de plus équilibrés les risques pesant sur les perspectives de croissance et d’inflation, en soulignant la résistance inattendue du continent.
Les données publiées par Eurostat à la fin du mois de janvier suggéraient déjà que la zone euro était en passe d’éviter une récession après avoir enregistré une croissance inattendue de 0,1 % à la fin de 2022. L’inflation dans le bloc monétaire des 20 membres a ralenti plus que prévu en janvier pour atteindre 8,5 %, selon Eurostat, bien que l’indicateur de l’inflation sous-jacente qui exclut les éléments volatils se soit maintenu à un niveau record de 5,2 %.