Le groupe Casino a trouvé des acquéreurs
Désormais seuls en lice, Daniel Kretinsky et Marc Ladreit s’apprêtent à racheter le groupe Casino. Ce géant français de la grande distribution, qui fait face à une dette colossale de 6,4 milliards d’euros, voit dans cette opération une lueur d’espoir pour relancer ses activités.
La situation financière critique de Casino
Acteur majeur de la grande distribution en France, le groupe Casino est confronté à une crise financière sans précédent. Avec une dette s’élevant à 6,4 milliards d’euros, l’entreprise a dû faire face à des difficultés pour maintenir sa rentabilité et poursuivre ses investissements. La concurrence féroce dans le secteur et l’évolution des habitudes de consommation ont également exacerbé les problèmes auxquels le groupe est confronté.
Dans ce contexte critique, plusieurs noms ont émergé (Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari) pour sauver Casino de la faillite, mais deux seulement tiennent encore leurs positions : Daniel Kretinsky, magnat tchèque de l’énergie et Marc Ladreit, entrepreneur français bien connu. Les deux hommes d’affaires ont uni leurs forces pour formuler une offre de rachat audacieuse.
Leur approche vise à injecter des fonds dans le groupe Casino, qui exploite également Monoprix, Franprix, Vival, Spar, Naturalia, Leader price ou encore la plate-forme en ligne Cdiscount, tout en apportant leur expertise et leur savoir-faire pour relever les défis auxquels il fait face. Lundi 17 juillet 2023, le groupe Casino a validé l’offre d’1,2 milliard d’euros de reprise portée par un « consortium ».
Quels défis pour les deux hommes d’affaires?
Le rachat de Casino n’est pas sans risque. Daniel Kretinsky et Marc Ladreit devront s’atteler à restructurer l’entreprise et à mettre en place des stratégies efficaces pour réduire la dette tout en préservant la rentabilité. Pour y parvenir, le consortium a prévu d’investir 2,4 milliards d’euros en cinq ans, selon Le Figaro.
Cessions d’actifs non essentiels, ajustements dans l’offre commerciale, et investissements ciblés pour améliorer l’efficacité opérationnelle : voilà ce qui serait envisageable pour le groupe Casino. Mais “la clé du redressement, ce sera le temps” explique un consultant. “La réduction des prix en magasin” par exemple, “est un travail de longue haleine dans la distribution. On observe un effet retard de dix-huit mois au moins, avant que les consommateurs s’en aperçoivent et qu’ils modifient durablement l’image-prix d’une enseigne”, poursuit-il.
Autre défi de taille : les partenariats. Certains projets sont en cours à l’image du groupe allemand Metro par exemple, qui pourrait rejoindre la centrale d’achats, unissant Casino et Intermarché sur les produits alimentaires et non-alimentaires. Néanmoins, les coûts de ces partenariats sont élevés et freinent la redynamisation. “Tous les groupes de la grande distribution en Europe ou ailleurs, cherchent à baisser leurs coûts, au niveau des achats de matériels ou de la logistique. C’est une nécessité pour survivre” assure Laurent Thoumine, Laurent Thoumine, directeur retail Europe d’Accenture
Malgré ces défis, le rachat par les deux hommes d’affaires ouvre des perspectives intéressantes pour le groupe Casino qui bénéficiera de nouveaux investissements lui permettant de moderniser ses infrastructures et de s’adapter aux nouvelles tendances de consommation. Des synergies avec d’autres entreprises appartenant à ces deux investisseurs pourraient également contribuer à l’essor de Casino.