Livret A : son taux d’intérêt devrait chuter dès le 1er août

Le Livret A, tout comme le LDDS, devrait être rémunéré 1,6 % à partir d’août 2025. Soit 0,8 point de moins qu’aujourd’hui. Cette dégringolade s’expliquerait par le fort ralentissement de l’inflation et la baisse des taux interbancaires au premier semestre. Mais l’État pourrait intervenir, comme il l’a déjà fait ces deux dernières années, pour maintenir la dynamique de l’épargne réglementée. Toutefois, il faudra des circonstances exceptionnelles pour opérer cette dérogation.
Selon l’analyse d’Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management, le rendement des livrets d’épargne réglementés devrait subir une forte baisse le 1er août prochain, lors de la prochaine révision. Le livret A devrait baisser de 2,4% à 1,6%. C’est 0,8 point de moins que le taux en vigueur depuis février 2025 (2,4 %). Ce taux est recalculé tous les 6 mois, en janvier et en juillet, sur la base d’une formule arithmétique.
Le livret A entraîne le LDDS dans son sillage
Tout comme le Livret A, le Livret développement durable et solidaire (LDDS) perd 0,8 points, passant de 2,4% à 1,6%. Le Livret d’épargne populaire (LEP), lui, devrait chuter de 1,4 point, à 2,1%. Cette future baisse générale est la première depuis 18 mois. Elle s’explique en partie par le recul de l’inflation. En effet, après trois années de forte hausse des prix, l’inflation est aujourd’hui quasiment au point mort. La moyenne semestrielle de la hausse des prix hors tabac est attendue sous la barre des 1 % (0,76%), contre 1,38% au 2e semestre 2024.
Trois baisses des taux depuis le début de l’année
Cette inflation semestrielle moyenne toujours plus faible constitue une bonne nouvelle pour les consommateurs. En revanche, elle représente une perspective moins réjouissante pour les épargnants. La future baisse du rendement des livrets d’épargne réglementés est également due à une baisse des taux interbancaires dans le sillage des taux de la Banque centrale européenne (BCE). Depuis le début de l’année, il y a déjà eu trois ponctions de 0,25 point, intervenues le 5 février, le 12 mars et le 17 avril. Une autre baisse du même ordre pourrait survenir le 6 juin.
Vers un coup de pouce de l’État en faveur du livret A ?
Face à cette perspective baissière des taux des livrets réglementés, les pouvoirs publics, précisément la Banque de France et le ministère de l’Économie, pourraient décider de ne pas appliquer la formule de calcul afin de ralentir la baisse et maintenir la dynamique de l’épargne réglementée. Rappelons que Bruno Le Maire a déjà opté pour ce coup de pouce politique en gelant le taux à 3 % pendant presque deux ans, lorsque l’inflation était au plus haut.
Pas de raison que l’Etat intervienne en faveur du livret A
Mais Eric Dor n’y croit pas. Le directeur des études économiques à l’IESEG School of Management estime qu’« il est peu plausible que des circonstances exceptionnelles justifient une dérogation », car selon lui « tout risque d’instabilité financière due aux taux impliqués par les formules légales semble écarté. ». Par ailleurs, croit l’analyste, les taux impliqués par la formule actuelle resteraient supérieurs à l’inflation hors tabac, et préserveraient donc le pouvoir d’achat de l’épargne concernée.
690 milliards d’euros d’encours pour les trois livrets
À l’annonce d’une baisse probable du rendement des livrets réglementés, de nombreux épargnants ont procédé à des retraits ces derniers jours. Sur Internet, une rumeur a couru que les retraits d’argent du Livret A, le produit le plus plébiscité, sont limités depuis le 1er mai. Mais il n’en est rien. Les sommes déposées sont toujours libres et mobilisables à tout moment. Il faut seulement s’assurer de garder un minimum de 10 € sur le compte pour éviter que votre banque clôture le compte. Selon les derniers chiffres, le total des encours des livrets réglementés a atteint un sommet, avec 690 milliards d’euros pour les trois produits. Mais le niveau de la collecte baisse depuis le début de l’année.