G7 : un sommet centré sur la géoéconomie et la géopolitique

G7 : un sommet centré sur la géoéconomie et la géopolitique

Ouvert le dimanche 15 juin au Canada, le sommet du G7 se tient cette année dans un contexte géocéonomique et géopolitique plus qu’instable. Il se déroule principalement sur fond de vives tensions commerciales et de conflit Iran-Israël. Les dirigeants des sept grandes démocraties au monde tentent de trouver une solution à ces épineuses questions.

Le sommet du G7 s’est ouvert dimanche 15 juin à Kananaskis, dans la province d’Alberta, au Canada. Ce rendez-vous politique et économique réunit les dirigeants des sept plus grandes démocraties au monde. Il s’agit des États-Unis, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de la France, du Canada, du Japon et de l’Italie. Les dirigeants de nombreux autres pays ont été invités, dont ceux d’Ukraine, d’Inde, du Mexique, d’Afrique du Sud, d’Australie, du Brésil, de la Corée du Sud et des Émirats arabes unis.

Donald Trump et Volodymir Zelensky ne se rencontreront pas au sommet du G7

Alors que la présence de Narendra Modi (Inde) et de Mohammed bin Zayed Al Nahyan (Émirats arabes unis) suscite des critiques, le président ukrainien Volodymyr Zelensky lui se voit réserver une place de choix, et ce depuis le début de l’invasion russe de son pays. Il devait s’entretenir avec Donald Trump, en marge des discussions, mais le président américain a quitté précipitamment le sommet ce matin sans explication. L’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, veut éviter un étalage des divisions entre les membres du G7. Mais rien ne garantit que les différends n’éclateront pas au moment où les relations internationales se tendent.

Donald Trump ménage la Russie

Sur la question de la guerre en Ukraine, les Européens veulent convaincre Donald Trump d’annoncer de nouvelles sanctions contre Moscou, précisément contre ses ventes de pétrole. Cependant, le locataire de la Maison blanche s’est rapproché de façon spectaculaire de Vladimir Poutine depuis son élection en novembre 2024. Il dit avoir régulièrement des échanges « fructueux » avec son homologue russe.

Le dirigeant républicain a dit être prêt à un nouveau round de négociations, au lieu d’une salve de punitions comme le veut Bruxelles. En revanche, il passe son temps à critiquer Zelensky, après l’avoir humilié en direct à la télé en février dernier dans le Bureau ovale. Au G7, les deux hommes n’auront pas l’occasion d’aplanir leurs divisions.

Garder les échanges commerciaux équitables

À ce sommet, il est également question des droits de douane imposés par Donald Trump début avril à une soixantaine de pays. Ces tarifs douaniers d’au moins 10% ont remis en cause les principes du commerce international et menace le monde d’un ralentissement économique général. Le président américain a décidé d’une pause de 90 jours, jusqu’à fin juin. Après cette trêve, il pourrait les appliquer. Un scénario que redoutent les principaux pays visés.

L’Union européenne (UE) et la Chine, notamment, ont prévu des mesures de riposte en cas d’obstination de Donald Trump, mais privilégient le dialogue. « Gardons les échanges entre nous équitables, prévisibles et ouverts. Nous devons tous éviter le protectionnisme », a lancé Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.

Israël et l’Iran se bombardent à tour de rôle depuis vendredi 

Le conflit grandissant entre Israël et l’Iran occupent aussi les débats. Depuis que l’armée israélienne a attaqué des sites nucléaires et militaires iraniens jeudi à l’aube, les deux pays s’envoient des salves de missiles. Les frappes israéliennes ont déjà fait 224 morts et plus de 1277 blessés. Quant aux missiles et drones iraniens Shahed, ils ont causé 23 décès et plus de 500 blessés, principalement à Tel Aviv et Jérusalem.

L’État hébreu a averti qu’il pourrait avoir recours à une force encore plus grande et menace de tuer l’ayatollah Ali Khamenei. Il a déjà éliminé six scientifiques et une dizaine de hauts gradés iraniens, dont le commandant en chef des Gardiens de la Révolution, le chef d’État-major de l’armée et le chef du renseignement.

Un appel à la désescalade entre l’Iran et Israël au sommet du G7

Tout comme Emmanuel Macron, le premier ministre britannique Keir Starmer souhaite que les dirigeants du G7 aient une position forte en faveur d’une désescalade de ce conflit. « Cela est nécessaire dans l’intérêt de la région et du monde», a-t-il indiqué aux journalistes à Ottawa. Vendredi, M. Carney avait lui exhorté Israël et l’Iran à faire preuve d’une grande retenue et à tenter de trouver une solution diplomatique à la crise.

Cette solution passe par la condamnation de l’attaque israélienne alors que des pourparlers étaient en cours sur le nucléaire iranien. Seul le Japon a critiqué l’assaut de Tsahal, quand les six autres pays ont évoqué le droit d’Israël à se défendre…