A quoi servent les agences de notation ?

A quoi servent les agences de notation ?

Le grand public a découvert les agences de notation (et leur poids politique) à l’occasion de la crise de la dette. Mais que sont exactement ces institutions qui font tomber des gouvernements et terrorisent tous les Etats de la zone euro ?

Première caractéristique (et critique récurrente) des agences de notation : ce sont des sociétés privées. Les trois plus grandes agences (Standard & Poor’s, Fitch et Moody’s) contrôlent largement le secteur et c’est avant tout leur avis qui détermine le niveau de confiance des investisseurs à l’égard des Etats, mais aussi des entreprises et des banques que les agences de notation évaluent également.

La tâche première d’une agence de notation est d’évaluer la capacité de remboursement des dettes contractées par ces entités aux échéances prévues. La crise de la dette européenne et les craintes concernant la notation des pays de la zone euro est directement liée à la baisse de confiance dans les capacités de remboursement des dettes nationales.

Les évaluations des agences de notation sont des notes sous forme de lettres, la meilleure note possible étant le AAA (ou triple A), que de nombreux pays européens ont d’ores et déjà perdus et que certains (comme la France ou l’Allemagne) redoutent de perdre. Les notes peuvent ensuite aller par ordre décroissant de AA à C ou D.

Une dette AAA est jugée comme étant d’excellente qualité et une dette classée C offre des espoirs de remboursement assez faibles. Entre les deux, une dette classée BB+ est déjà considérée comme un investissement risqué

Pourquoi la note décernée par les agences de notation est-elle si importante pour les Etats ? Une note positive (et a fortiori un AAA) permet aux Etats d’emprunter sur les marchés financiers à des taux favorables et ainsi de financer à moindre coût les déficits publics. Une perte du triple A par la France serait donc synonyme de taux d’intérêts plus chers pour financer la dette… ce qui en augmenterait la charge mécaniquement et justifie les inquiétudes des économistes et surtout des politiques.