Crise : un accord à 23 pour sauver l’euro

Crise : un accord à 23 pour sauver l’euro

Un accord partiel et n’engageant pas tous les membres de l’UE plutôt que le blocage. C’est ce qu’ont décidé lors des négociations de la dernière chance pour instaurer une nouvelle discipline budgétaire communautaire les chefs d’Etat et de gouvernement, sous l’impulsion d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy.

Pourquoi 23 ? Tout d’abord parce que le Premier ministre britannique David Cameron n’était pas prêt (essentiellement au regard des remous que traverse sa majorité) de faire des concessions de souveraineté à l’union européenne. Idem pour la Hongrie qui s’est mis hors-course… Quant à la Suède et la République Tchèque, leurs Parlements doivent valider l’accord dans un premier temps.

Selon des indiscrétions de diplomates, le premier ministre anglais arrivait «avec la main lourde» et demandait notamment que figure dans le traité un protocole permettant d’exonérer le Royaume-Uni de certaines réglementations des services financiers. Paris et Berlin ont opposé leur veto à cette exigence.

« Nous aurions préféré une réforme des traités à 27. Ce sera finalement un traité intergouvernemental », a annoncé Nicolas Sarkozy après une nuit de négociation. Un traité intergouvernemental sera-t-il suffisant ? C’est la question qui est sur toutes les lèvres à Bruxelles et les discussions vont se poursuivre aujourd’hui concerneront un traité à 17, ouvert aux Etats qui n’utilisent pas la monnaie commune.

Après des débats difficiles, «nous avons adopté la totalité du contenu de la lettre franco-allemande s’agissant du renforcement de la zone euro», s’est félicité le chef de l’Etat. Règle d’or, automaticité des sanctions, gouvernance renforcée par des rendez-vous plus réguliers, exclusion de tout recours à la restructuration de dette privée, harmonisation des politiques économiques… Aucun des points fondamentaux de l’accord élaboré par le président français et la chancelière allemande dans la semaine n’a été écarté. Les négociateurs ont confirmé que le texte devait être prêt en mars.

Le président français a en outre affirmé que «sous dix huit jours», un renforcement à hauteur de 200 milliards d’euros pour le FMI serait étudié et que la BCE serait désormais chargée de gérer le FESF et le futur Mécanisme européen de stabilité (MES).

«Les décisions prises au petit matin nous permettent d’avancer, de conforter l’euro et de trancher le problème juridique», a insisté Nicolas Sarkozy. Mais seront-elles suffisantes pour enrayer la défiance? «J’aimerai penser que cet accord va calmer les marchés… J’aimerai vous dire que je ne ferai plus de conférences de presse en pleine nuit… », a conclu Nicolas Sarkozy.