Un think tank patronal prône une politique de l’offre

Un think tank patronal prône une politique de l’offre

L’Institut de l’Entreprise, un think tank composé de chefs de grandes entreprises françaises, recommande un « choix résolu » pour une politique de soutien de l’offre afin de remettre l’économie française « sur les rails de la compétitivité ». Publié le 11 janvier, ce rapport propose notamment d’accroitre l’autonomie du dialogue social et d’établir un moratoire sur les règles fiscales et sociales.

Face à la crise et au déficit de compétitivité que connaît la France, l’Institut de l’Entreprise réclame un engagement résolu pour des mesures qui privilégient l’amélioration de l’offre de production plutôt que le soutien à la consommation. Pourc ce think tank patronal qui regroupe des chefs de plusieurs grandes entreprises dont Vinci, GDF-Suez, Siemens France, Accor ou Lafarge, il faut produire plus tout en consommant moins.

Ce constat s’appuie sur trois indicateurs économiques. D’abord, les entreprises françaises n’enregistrent pas de bonnes performances à l’exportation, à commencer par la zone euro. De 2000 à 2010, les parts de marché des entreprises françaises dans le totale des exportations intraeuropéennes sont passées de 13 % à 9 %. Autre chiffre révélateur : le nombre d’entreprises exportatrices diminue avec une perte de 15 % en dix ans. Enfin, les échanges commerciaux sont en déficit de 75 milliards d’euros en 2011.

Selon l’Institut de l’Entreprise, cette situation « est moins due au taux de change et à la facture énergétique qu’aux faiblesses de l’offre française à l’exportation ». C’est donc sur ce levier qu’il faut agir.

Les faiblesses structurelles de l’offre française

Pour l’Institut de l’Entreprise, la faiblesse de l’offre s’explique par des faiblesses internes structurelles, les seules à même d’expliquer la perte de compétitivité française. Parmi celle-ci, la faiblesse de l’investissement dans les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Ces entreprises ne disposent pas de marges suffisamment fortes pour développer des capacités d’autofinancement nécessaires à l’investissement. Or selon le cabinet KPMG, les ETI sont des viviers d’innovation et de pénétration de marchés internationaux.

Sans marges suffisantes, la compétitivité française est minée par la faiblesse de la R&D et la maigreur de l’innovation qui en découle. « La perception du rapport qualité-prix des biens français reste faible. L’offre française est en décalage avec la demande », constate ainsi l’étude de l’Institut de l’Entreprise. Un des enjeux serait de sortir de cette logique française de « l’emploi non qualifié », d’où toute une révision de notre politique publique de la formation.

Vers une TVA sociale ?

Autre piste soulevée par l’Institut de l’Entreprise : la TVA sociale en tant que moyen de transférer une partie des cotisations sociales vers la fiscalité. Pour le patronat, celle-ci permettrait de renforcer l’offre sans pénaliser le financement du système de protection sociale. « Ce serait un coût nul pour les finances publiques et un signal déterminé pour en faveur d’une nouvelle politique de l’offre » note l’étude sans pour autant mentionner l’expression « TVA sociale.