Accords Inde-Chine : le nucléaire au cœur d’une entente historique

Accords Inde-Chine : le nucléaire au cœur d’une entente historique
@pixabay LucTheo
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Il y a quelques jours, le premier ministre japonais se rendait à New Dehli pour signer des accords commerciaux avec le chef du gouvernement indien. Un partenariat qui place le nucléaire au cœur de cette entente et démontre une nouvelle fois l’importance de l’énergie atomique aux quatre coins du globe.

L’Inde prévoit 40 nouvelles centrales nucléaires

L’Inde et le Japon ont décidé de terminer l’année en concrétisant leur bonne entente par la signature d’une série d’accords commerciaux censés renforcer la relation bilatérale entre les deux pays et lutter contre un expansionnisme chinois écrasant.

Le résultat de la rencontre entre le premier ministre japonais, Shinzo Abe, et le chef du gouvernement indien, Narendra Modi, à New Dehli donne un accord qui met particulièrement l’accent sur le nucléaire civil. Les deux géants asiatiques ont ainsi noué un pacte de coopération nucléaire qui devrait aider l’Inde à installer de nouvelles centrales en ayant recours à des réacteurs japonais.

Déjà à la tête d’un parc nucléaire constitué de 20 réacteurs, l’Inde désire renforcer sa filière en se dotant de 40 installations supplémentaires à moyen terme. Le Japon entend ainsi profiter de ce marché en mettant son savoir faire au service de la politique énergétique indienne, au moment où le pays peine à relancer le secteur sur son territoire, encore marqué par l’épisode Fukushima.

Pour qu’un tel accord soit établi entre les deux pays, l’Inde a dû au préalable signer un mémorandum sur l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, rassurant ainsi la communauté internationale sur les intentions du gouvernement. Le partenariat répond donc à un cadre réglementé et devrait permettre à l’Inde de renforcer sa politique énergétique et son économie en continuant de placer l’énergie atomique au cœur de sa stratégie de développement.

Cette démarche fait écho à celle adoptée par de nombreux pays qui font le choix de l’énergie nucléaire, et ce malgré un désaveu de l’opinion publique qui redoute la catastrophe.

Une énergie qui séduit le monde entier

A l’heure où la communauté internationale travaille de concert pour contrer les dérives climatiques et s’assurer d’un avenir décarboné, les énergies propres sont plébiscitées et essentielles à l’instauration d’un mix énergétique global qui soit à la fois durable et sans impact négatif sur l’environnement.

Si les énergies renouvelables sont sollicitées et voient leur développement boosté par une transition énergétique qui s’internationalise, les énergies bas carbone comme le nucléaire reste un moyen efficace de répondre à la demande énergétique de manière sûre et responsable. Quand l’Inde fait preuve d’un engagement fort pour pousser sa filière nucléaire, d’autres pays n’hésitent pas à faire de même et à profiter ainsi des nombreux avantages de l’énergie atomique.

Aujourd’hui, le nucléaire représente 12 % du mix énergétique mondial. Selon l’Agence Internationale de l’Energie, la capacité mondiale d’électricité d’origine nucléaire devrait croître de près de 60 % d’ici 2040. Le nucléaire reste en effet la meilleure façon d’honorer la demande énergétique mondiale tout en respectant les objectifs de réduction d’émission de GES.

Compétitive et présente en grande quantité dans le monde, l’énergie atomique se développe non seulement au sein de l’Union Européenne mais également aux Etats-Unis. Le gouvernement américain mise beaucoup sur le nucléaire pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles et prévoit d’étendre encore davantage son parc énergétique, le plus grand du monde, en le dotant de nouveaux réacteurs.

L’Arabie Saoudite, la Russie, le Brésil ou encore l’Afrique du Sud sont autant de pays qui ont fait le choix de convertir leur mix énergétique au nucléaire ou de relancer leur filière afin de s’assurer une certaine autonomie énergétique et renforcer leur économie. Une tendance qui témoigne de la force de cette énergie au sortir d’une COP 21 qui aura vu l’ensemble des chefs d’état du monde entier se réunir à Paris pour tenter d’enrailler la crise environnementale et énergétique à laquelle notre société est confrontée aujourd’hui.

EDF, garant d’une filière française reconnue à l’international

Dans la course à l’énergie nucléaire, la France tient une place importante au sein de l’Union européenne. Avec 58 réacteurs à son compteur, l’Hexagone dispose du plus grand parc nucléaire de l’UE mais également du plus important à l’échelle mondiale au regard de sa population.

L’ensemble des installations est géré par EDF et permet à la fois au pays de fournir 80 % de la demande énergétique nationale, d’assurer la moitié de la production nucléaire européenne mais aussi à l’électricien français de faire valoir une expertise et un savoir faire en matière atomique qui dépasse les frontières.

Avec le projet de centrale d’Hinkley Point au Royaume-Uni, EDF s’est allié au géant énergétique chinois CGN pour ce qui est aujourd’hui le plus gros investissement étranger de l’histoire jamais effectué en Grande-Bretagne. Un contrat historique de 25 milliards d’euros qui permet au groupe français d’exporter ses compétences et au chinois de faire son entrée sur le marché du nucléaire européen.

La France amorce sa transition énergétique et Ségolène Royal a rappelé il y a quelques mois l’importance de l’énergie atomique dans la réussite d’un tel projet. Malgré la lutte de certains écologistes pour un arrêt simple et total des centrales consacrées à sa production, le nucléaire a encore de beaux jours devant lui, à l’étranger comme en France.