L’économie collaborative, pas si verte ?
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) a apporté dans une étude récente un bémol aux bienfaits de l’économie collaborative. Si à première vue les effets demeurent vertueux, d’autres éléments en découlant viennent ternir ce tableau écolo.
Concrètement, l’économie collaborative ne rend service à l’environnement que sous certaines conditions. La structure s’appuie d’ailleurs sur des cas classiques tels que le covoiturage, les jardins ouvriers, les vides-greniers et les plateformes dématérialisées pour fonder son postulat.
Si le premier exemple ne présente pas de bémol dans les trajet courts, puisque dans « 80% des cas, les personnes transportées auraient utilisé un autre véhicule particulier, et dans 20% les transports publics », les déplacements plus longs posent eux problème.
En effet, dans cette configuration, « l’avantage environnemental est moins clair car sans covoiturage, peu de passagers auraient sorti leur propre véhicule, 12% d’entre eux n’auraient même pas voyagé, tandis 63% auraient pris le train », souligne la structure.
Le développement de l’économie collaborative serait donc fatalement soumis à l’effet « rebond », correspondant à un surplus d’activité contre-productif pour l’environnement. Et quoi de mieux qu’un exemple concret de l’ADEME pour étayer cette problématique :
« Ainsi, une tondeuse partagée entre deux personnes habitant à 50km l’un de l’autre nécessitera plusieurs trajets en voiture et générera finalement, tout au long de sa vie, plus de pollution que deux tondeuses. »
Mais les cas de figure de ce type sont légion en y réfléchissant bien, car « les ventes d’occasion et le fait de donner une deuxième vie aux objets ne suffisent pas pour l’instant à faire réellement baisser la production globale de biens. »
En ce qui concerne la location d’hébergement, type Airbnb, le scénario est également le même avec des touristes voyageant en conséquence plus loin grâce à l’économie réalisée sur le logement.
Source : Le Figaro