La Grèce va acheter trois frégates à la France
La Grèce va acheter trois frégates à la France dans le cadre d’un « partenariat stratégique » plus approfondi entre les deux pays pour défendre leurs intérêts communs en Méditerranée, a déclaré mardi le président français Emmanuel Macron.
Cet accord marque « un premier pas audacieux vers l’autonomie stratégique européenne », a déclaré M. Macron lors d’une cérémonie de signature avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis au palais de l’Élysée.
Il a qualifié la décision d’Athènes d’acheter les navires Belharra de « signe de confiance » dans l’industrie de défense française, face à la concurrence notamment du groupe américain Lockheed Martin, selon la presse. L’accord envoie également un signal de Paris après la perte cuisante d’un contrat de plusieurs milliards d’euros pour des sous-marins avec l’Australie, qui a annoncé qu’elle préférait signer un accord avec les États-Unis pour des sous-marins à propulsion nucléaire.
M. Macron insiste depuis longtemps sur le fait que l’Europe doit développer ses propres capacités de défense et ne plus être aussi dépendante des États-Unis. « Aujourd’hui est un jour historique pour la Grèce et la France. Nous avons décidé de renforcer notre coopération bilatérale en matière de défense », a déclaré M. Mitsotakis. Il a précisé que l’accord implique un « soutien mutuel » et une « action conjointe à tous les niveaux », sans toutefois donner de détails financiers sur le contrat.
M. Mitsotakis a ajouté que l’accord français n’aurait pas affecté un accord de coopération en matière de défense en cours de discussion entre la Grèce et les États-Unis, malgré les tensions suscitées entre l’UE et Washington après l’affaire des sous-marins australiens.
L’accord n’est « pas antagoniste » à la relation entre la Grèce et les États-Unis, a-t-il déclaré, citant la façon dont « la France nous a soutenus pendant les moments difficiles de l’été 2020 », une référence à la contestation par la Turquie des droits territoriaux grecs en mer Égée. M. Macron a également promis que le pacte entre les États-Unis et l’Australie n’aurait pas d’impact sur la stratégie de la France dans la région indo-pacifique, où la Chine n’a pas caché son désir d’exercer une influence militaire importante.
« Nous avons un million de concitoyens qui vivent dans cette région, et plus de 8 000 soldats qui y sont déployés », a déclaré M. Macron, faisant référence à la présence de la France à travers plusieurs territoires d’outre-mer dans la région.
Il a toutefois ajouté que « les Européens doivent cesser d’être naïfs » en ce qui concerne les compétitions géopolitiques, tout en confirmant que l’ambassadeur de France à Washington, rappelé chez lui dans le sillage de la crise des sous-marins, serait de retour mercredi.