Emmanuel Macron perd son emprise sur le Parlement tandis que la pression russe sur les prix de l’énergie persiste
La défaite électorale est un signe précoce de l’augmentation des enjeux pour les dirigeants européens alors que les combats en Ukraine deviennent une guerre d’usure.
La perte de la majorité parlementaire du président français Emmanuel Macron est un signe précoce de la façon dont la pression exercée par la Russie sur les prix de l’énergie en Europe augmente les enjeux économiques et politiques pour les dirigeants européens, alors que l’invasion de l’Ukraine devient une guerre d’usure.
Le parti de M. Macron a perdu des dizaines de sièges à l’Assemblée nationale au profit de candidats soutenus par le feu follet d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon et de la leader d’extrême droite Marine Le Pen.
Les deux hommes politiques ont exploité l’inflation record pour dépeindre M. Macron comme un dirigeant qui accorde plus d’attention à son rôle sur la scène diplomatique, en s’occupant de la guerre en Ukraine, qu’aux électeurs qui ont du mal à joindre les deux bouts.
Les électeurs de tout le continent commencent maintenant à ressentir les conséquences économiques du conflit, même si le soutien public à Kiev reste fort. Les Européens étaient déjà ébranlés par l’inflation alimentée par les problèmes de chaîne d’approvisionnement et d’autres facteurs lorsque l’invasion de l’Ukraine par la Russie a aggravé la douleur en Europe. Le blocus naval russe a stoppé l’acheminement de blé et d’autres produits de base depuis les ports ukrainiens, et les pays de l’UE se sont préparés à sevrer le carburant russe.
La semaine dernière, la Russie a commencé à restreindre l’approvisionnement de l’Europe en gaz naturel, ce qui a fait grimper les prix de l’énergie et fait craindre que le continent ne dispose pas de suffisamment de gaz pour chauffer les maisons et alimenter les usines pendant l’hiver.
Moscou a resserré le robinet du gaz quelques jours avant le dernier tour des élections législatives françaises et juste au moment où M. Macron effectuait un voyage très médiatisé à Kiev aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz et du Premier ministre italien Mario Draghi. Les trois dirigeants ont soutenu la candidature de l’Ukraine à l’Union européenne après des entretiens avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et se sont engagés à soutenir l’effort militaire du pays sur le long terme.