La Banque de France demande à Emmanuel Macron de prendre des mesures ciblées contre l’inflation

La Banque de France demande à Emmanuel Macron de prendre des mesures ciblées contre l’inflation

Le directeur de la banque centrale française a exhorté le président Emmanuel Macron à lutter contre l’inflation record de manière ciblée, affirmant que des taux d’intérêt plus élevés sont le principal outil et ne doivent pas nécessairement plonger l’économie dans une récession.

Dans sa lettre annuelle au dirigeant français, François Villeroy de Galhau a déclaré que le poids de la dette augmenterait si les aides fiscales adoptées cette année persistaient sur une longue période. Les distorsions dues aux prix subventionnés de l’électricité et du gaz naturel risquent également d’entraver les changements nécessaires dans le comportement des consommateurs et la consommation d’énergie, a-t-il averti.

« Les mesures gouvernementales ont contribué de manière significative à la modération de l’inflation en France — de près de deux points de pourcentage en 2022 — mais ces mesures doivent autant que possible rester temporaires », a déclaré M. Villeroy. « Sur le long terme, la solution efficace contre l’inflation n’est pas fiscale, elle est monétaire. »

La lettre de cette année coïncide avec la présentation par le gouvernement d’une nouvelle série de promesses de dépenses visant à protéger les consommateurs et les entreprises de la flambée des prix. Ces plans, qui devraient coûter environ 20 milliards d’euros (20,4 milliards de dollars) selon le gouvernement, sont confrontés à un avenir incertain après que M. Macron a perdu sa majorité lors des élections législatives du mois dernier.

M. Villeroy a déclaré que M. Macron pouvait compter sur l’engagement de la Banque centrale européenne, dont il est membre du conseil des gouverneurs, à ramener l’inflation vers l’objectif à moyen terme de 2 %, alors qu’elle s’apprête à relever ses taux pour la première fois en plus de dix ans ce mois-ci.

Une telle « normalisation » de la politique ne ferait pas basculer la France ou la zone euro dans une récession, a-t-il déclaré, tandis qu’une absence d’action contre l’inflation qui s’enracine nuirait à la croissance économique. M. Villeroy a également déclaré que la BCE n’avait pas nécessairement besoin d’agir aussi rapidement ou aussi loin que la Réserve fédérale, car l’inflation en Europe est moins alimentée par une demande excessive.