Pôle emploi : au revoir, Christian Charpy

Pôle emploi : au revoir, Christian Charpy

Trois ans après sa création, Pôle emploi change de patron. Jean Bassères, successeur de Christian Charpy, présidera son premier conseil d’administration jeudi prochain.

On aura longtemps tenu Christian Charpy pour responsable des ratés de la fusion de l’ANPE et des Assedic. Le haut fonctionnaire, qui avait dirigé la création de Pôle Emploi le 1er janvier 2009, revient d’ailleurs, dans un livre culotté, sur son expérience à la tête de l’établissement public. Le tout dans une conjoncture économique défavorable à l’emploi.

Après sept ans au service public de l’emploi, d’abord à l’ANPE et ensuite à Pôle emploi, Christian Charpy retrouve la Cour des comptes, « pour quelques semaines » assure t-on dans son entourage.

Un bilan mitigé

Christian Charpy laisse à son successeur, Jean Bassères, une organisation très critiquée. Près de 50 000 salariés sont encore traumatisés par la violence de la fusion de 2009, et le caractère centralisé du nouvel opérateur public se voit extrêmement contesté. De plus, comme l’a rappelé l’Insee en ce début de trimestre, le chômage bat son plein et l’accompagnement des chômeurs est insuffisant.

Jean Bassères se voit de surcroît soumis à l’obligation de redresser les comptes pour 2014, à la tête d’une organisation dont le budget de fonctionnement accusera un déficit de trésorerie de 312,7 millions d’euros à la fin de 2012, selon les dernières prévisions de Pôle emploi.

Christian Charpy n’aura tout de même pas démérité à la tête d’un Pôle Emploi confronté à une crise sans précédent. Tenant à assurer l’urgence de l’inscription et l’indemnisation de tous les chômeurs, l’énergie du directeur général a été unanimement reconnue. Selon Laurent Berger, « il a mené la fusion à la hussarde, avec une crise qui a grossi de 1 million les rangs des chômeurs et une mainmise du politique sur le dossier ». Christian Charpy aura non seulement amélioré ses relations avec les partenaires sociaux, mais il aura surtout fait ce qu’il a pu.