Ventes records : comment Airbus et Boeing survolent la crise

Ventes records : comment Airbus et Boeing survolent la crise

Étant donné que Boeing et Airbus se disputent très âprement chaque contrat, on pourrait croire qu’à chaque fois que l’un des deux gros constructeurs aéronautiques emporte un marché, la survie de l’autre est quasiment en péril. Il n’en est rien.

Airbus et Boeing ont beau guerroyer dans les médias et à l’OMC, en réalité ils s’accommodent très bien de leur situation. Les deux constructeurs survolent la crise sans rencontrer le moindre trou d’air. Ils enregistrent des records de ventes et sont à peine bousculés par la concurrence.

Grâce à une vente de 208 Boeing 737 à la compagnie South West, officialisée hier, les commandes 2011 de Boeing atteignent 1 000 appareils cette année. Celles d’Airbus s’élèvent même à 1 500 avions. Soit un total de 2 500 commandes dépassant le précédent record de 2007. Les livraisons atteignent également des sommets, avec 530 avions livrés par le constructeur européen et 480 par son rival américain.

En tête des ventes figurent l’A320 NEO et le B737 Max. Ces nouveaux modèles équipés de moteurs consommant moins de carburants trouvent preneur dans les pays émergents et les pays de Golfe, dont les compagnies aériennes sont en plein développement.

Dans les pays développés, ils font le bonheur des compagnies low-cost, tout comme celui des compagnies historiques qui remplacent leurs anciennes embarcations gourmandes en kérosène.

On assiste même à la banalisation de très grosses commandes, comme celle d’American Airlines portant sur 460 avions : 260 Airbus et 200 Boeing.

Avec des carnets de commandes leur assurant de l’activité pour plusieurs années, Boeing et Airbus n’ont aucune raison de se lancer dans une guerre des prix. Si les deux géants donnent l’impression de se livrer un terrible duel pour la place de numéro 1, ils sont en réalité dans une position très confortable.

Derrière eux, la concurrence peine à rivaliser : le chinois Comac ne réalise des ventes que sur son marché domestique et la canadien Bombardier a bien du mal à se faire une place sur le marché des avions de ligne.

Preuve de la santé économique des géants de l’aéronautique, Airbus a embauché 4.000 personnes cette année et devrait en faire de même l’an prochain (dont 2.000 nouvelles embauches en France).