Energies renouvelables: un surcoût de 7 milliards pour EDF ?

Energies renouvelables: un surcoût de 7 milliards pour EDF ?

Le développement des énergies renouvelables alourdit la facture énergétique. C’est ce qu’a expliqué Henri Proglio devant le Sénat dans le cadre d’une commission d’enquête sur le prix réel de l’électricité en France. Pour le PDG d’EDF, les énergies alternatives représentent un surcoût de 7 milliards d’euros pour le groupe français.

En effet, en France, le développement des énergies renouvelables est assuré par la contribution au service public de l’électricité (CSPE), que l’on retrouve dans la facture payée par les consommateurs, et grâce aux tarifs de rachat par EDF fixés par le gouvernement.

Ces tarifs fixés sont bien différents des tarifs du marché. Du coup, en tenant compte des objectifs que la France a établi pour 2020, Henri Proglio estime que d’ici là le surcoût de ce mécanisme s’élèvera à 1 milliard d’euros par an  pour l’éolien terrestre, 2 milliards pour l’éolien offshore, 2,5 milliards pour le photovoltaïque, 1 milliard pour la filière biomasse et 450 millions pour la cogénération, soit un total de 7 milliards d’euros.

En effet, la CSPE,mise en place en 2003, s’élève actuellement à 9€ le mégawattheure ; en juin elle passera à 10,5€ le MWh. Mais d’après le PDG d’EDF, elle aurait dû être de 13,5€ le MWh cette année pour compenser le coût réel des dépenses de l’électricien.

De plus, Henri Proglio a ajouté devant les séateurs que la hausse de la CSPE n’avait pas suivi ces dernières années le rythme du développement des énergies renouvelables, entraînant également un déficit de compensation cumulé de 3,8 milliards d’euros pour son entreprise. Il a donc plaidé pour un aménagement de ce mécanisme.

«Le dispositif de financement doit être aménagé (…). Ce financement pourrait être assuré par un fonds alimenté sur une assiette beaucoup plus large» a-t-il expliqué,arguant que les consommateurs d’électricité, énergie parmi les moins carbonées, ne devaient pas être les seuls à participer à ce dispositif, contrairement aux «énergies fortement émettrices de CO2 comme le gaz ou le pétrole», ciblant implicitement des groupes tels que GDF Suez ou Total.