L’Afrique à l’ère d’internet

L’Afrique à l’ère d’internet

afrique_internetBientôt, le marché d’internet connaîtra son essor le plus important sur le continent africain. C’est ce qu’a annoncé  en 2013 l’association GSMA regroupant près de 800 opérateurs mobiles dans le monde. En 2013, le contient compte 300 millions d’abonnés uniques et plus de 700 000 millions de portables en circulation. Un succès qu’analysent de nombreux experts dont Francis Pisani, spécialiste de la communication et Jean-Yves Ollivier, homme d’affaires implanté en Afrique. 

En 2017, le sous-continent devrait compter 346 millions d’utilisateurs uniques, soit un taux de pénétration de 18% en moyenne chaque année. Comme le précise Francis Pisani : « Avec 650 millions d’unités, l’Afrique a dépassé les Etats-Unis et l’Europe en nombre de téléphones mobiles. Voilà un appareil qui lui permet d’éviter l’installation très coûteuse et souvent difficile de lignes fixes ». Un succès qui s’explique en partie comme un moyen de faire face aux difficultés rencontrées en terme de transports et de difficultés pour joindre les aides médicales en particulier. A cela s’est ajouté le développement extraordinaire de la 3G sur le continent et son impact dans la vie quotidienne des africains.

En effet, depuis 2007 à l’initiative de la création du logiciel kényan « M-Pesa », le transfert d’argent via son portable est devenu la donne en Afrique. C’est ce logiciel qui illustre le mieux cette évolution selon Jean-Yves Ollivier : « Au Nigeria, le géant démographique du sud-Sahara où vivent 160 millions d’habitants, il n’existe qu’environ 6.000 établissements bancaires, contre 10.000 pour 60 millions d’habitants en Grande Bretagne. Aujourd’hui,seuls 25 millions de Nigérians ont un compte bancaire. Combien seront-ils quand les services bancaires par téléphone vont être pleinement opérationnels dans un pays où 110 millions de personnes se servent d’un portable? ».

Mais l’homme d’affaire ajoute une conséquence politique à cet accès de plus en facile à internet. On ne peut négliger l’influence des réseaux sociaux, surtout depuis les révolutions arabes et leurs rôles au sein des mouvements de contestations populaires. Qui sait si demain, le peuple africain dans son ensemble saura se saisir de cette nouvelle opportunité pour assouvir sa soif de démocratie.