Sécurité sociale : le point sur le budget 2017
Adopté à 272 voix contre 240, le budget 2017 de la « sécu » devrait être celui qui comble définitivement le gouffre financier qui en découle rappelle Marisol Touraine, la ministre de la Santé et des Affaires sociales.
Elle avait d’ailleurs indiqué le 23 septembre dernier lors de la présentation du texte que « le déficit du régime général pour 2017 devrait descendre à 400 millions d’euros pour un budget de 500 milliards », avant de préciser que le gouvernement Hollande « avait sauvé la sécu » durant son quinquennat.
Quoi qu’il en soit, le nouveau cru présente ses spécificités qu’il convient de développer. Les grands axes de 2016 seront ainsi poursuivis à l’image du développement du virage ambulatoire destiné à limiter les durées d’hospitalisation ou encore de la multiplication des remboursements indexés sur l’utilisation de médicaments génériques. Quant aux hôpitaux, ces derniers devront réaliser une économie d’1,5 milliard d’euros durant ce laps de temps.
Les soins dentaires sont eux mieux lotis puisque 200 millions d’euros seront consacrés à ce dossier. L’État compte pour cela plafonner le prix des prothèses tout en promettant de revaloriser parallèlement les soins conservateurs tels que le détartrage ou les soins de caries.
Autre innovation et pas des moindres : des expérimentations vont être mises en places sur le territoire pour améliorer la prise en charge et le suivi des jeunes âgés de 6 à 21 ans impactés par une souffrance psychique préalablement constatée par un médecin. La problématique posttraumatique découlant des attentats s’affirme également comme l’un des volets marquants du texte car les victimes d’actes terroristes bénéficieront d’un meilleur accompagnement.
Au niveau des professionnels de santé, certaines modifications apparaissent notamment puisque les médecins hospitaliers auront la possibilité de travailler à temps partiel au-de-là de 72 ans, lorsque les femmes médecins libérales, qui acceptent de modérer leurs tarifs, pourront obtenir une indemnisation supplémentaire durant les périodes de congé maternité. Enfin, les médecins généraliste seront autorisés à stocker des vaccins contre la grippe en vue de leur administration. Les pharmaciens seront de leur côté habilités à procéder à ces vaccinations.
Les retraites modestes et les personnes âgées sont elles aussi davantage considérées. Les premières via une baisse de la contribution sociale généralisée (CSG) permettant à 550 000 ménages de jouir du taux réduit ou d’être exonérés. Les secondes par l’intermédiaire d’un budget de 21,5 milliards d’euros consacré aux établissements et services accueillant des seniors en perte d’autonomie ou handicapés (soit 590 millions d’euros supplémentaires). Une partie des fonds sera en conséquence réservée à la création de places, mais aussi à la formation des intervenants à domicile et à l’adaptation des logements dédiés.
Les travailleurs indépendants bénéficieront également de certains aménagements, à l’image de la réduction dégressive du taux des cotisations d’assurance-maladie-maternité. Celle-ci oscillera entre 6,5 et 3% pour les revenus annuels inférieurs à 27 000 euros.
Enfin, dernière mesure notable, il s’agit de la hausse de 15% des taxes indexant les ventes de tabac à rouler à laquelle vient se greffer l’instauration d’une autre taxe sur le chiffre d’affaires des fournisseurs.
Mathieu Portogallo
Source : Le Monde