Le Japon mène la vie dure à Airbnb et Uber

Le Japon mène la vie dure à Airbnb et Uber

Airbnb Japon
Le Japon a décidé de mener la fronde contre le libéralisme exacerbé sur lequel jouent les géants de l’économie de partage comme Airbnb ou encore Uber. Ce protectionnisme revendiqué vise à protéger efficacement hôteliers et taxis qui ont toujours bénéficié d’un monopole de fait sur l’archipel. 

Maîtriser les tensions sociales, telle est la ligne directrice que s’est fixé le gouvernement mené par le décrié Premier ministre, Shinzo Abe, qui tarde à replacer le pays dans une bonne spirale de croissance économique.

L’état-major nippon – fin observateur des problèmes causés par l’économie de partage à l’étranger – a donc décidé de serrer la vis législative afin de protéger ses marchés hôtelier et de taxi.

Ainsi, si la plateforme VTC, Uber, s’est vue opposer une fin de de non recevoir pour son activité de transport de passagers, le combat demeurait un peu plus âpre concernant le géant de la location entre particuliers, Airbnb.

Une véritable orientation politique

Pour autant, cette contrariété a été rapidement réglée car « une nouvelle loi est entrée en vigueur le 15 juin pour encadrer les locations de courte durée par des particuliers », souligne La Croix (…) « Procédure bureaucratique très lourde, nombreuses restrictions (durée de location, condition de surface) et possibilité pour les autorités locales de durcir encore les règles brident ainsi de facto le développement des « minpaku » ».

Résultat, la start-up californienne a dû annuler en urgence une grande partie de ses réservations estivales alors qu’un catalogue de 60 000 annonces était initialement proposé sur la Toile.

Sans surprise, ce parti pris politique se ressent dans les chiffres puisque « l’économie collaborative n’a pesé que 50 milliards de yens en 2016 (384 millions d’euros), en forte hausse certes sur un an (+26%), selon les chiffres de l’institut de recherche Yano, mais sa taille est encore toute petite comparée aux marchés européen, américain ou encore chinois où on parle de dizaines, voire centaines de milliards d’euros (…) Et seulement 2,7% des Japonais savent exactement ce qu’est l’économie du partage, quand 80,1% ignorent totalement ce dont il s’agit, confirme (parallèlement) une étude du cabinet d’audit PwC réalisée en mai 2017 ».

Crédit photo : Pixabay

Source : La Croix

Mathieu Portogallo