Le Crédit Mutuel résiste à la crise

Le Crédit Mutuel résiste à la crise

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Le 10 décembre dernier, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, la fédération la plus importante du groupe Crédit Mutuel, faisait savoir qu’il se donnait jusqu’à 2023 pour renouer avec ses résultats financiers d’avant crise. Mais pas besoin d’attendre si longtemps : au premier semestre 2021, son bilan était déjà supérieur d’un tiers à celui de 2019. Une performance en partie rendue possible par la force du modèle mutualiste.

Résilience face à la crise

 

Au premier semestre 2021, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale (CMAF) a enregistré des résultats supérieurs à ceux de 2019. Son bénéfice net s’est ainsi établi à 1,9 milliard d’euros, soit 2,5 fois plus que la même période en 2020 et 30 % de plus qu’en 2019. C’est ce que confirmait Daniel Baal, directeur général du CMAF, en juillet dernier : « malgré la crise sanitaire, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale retrouve les objectifs du plan stratégique et l’environnement économique reste solide ».

Comment expliquer ces résultats ? Diminution des provisions nécessaires pour faire face à d’éventuels remboursements, produit net bancaire atteignant les 8 milliards d’euros au premier semestre 2021 (+16 % par rapport à 2020 et +6 % par rapport à 2019), résistance de la marge d’intérêt… Les raisons sont nombreuses.

Pas de doute pour Nicolas Théry, président du Crédit Mutuel : « Ce résultat procède aussi d’un équilibre entre d’un côté les investissements très importants dans l’innovation, les technologies et d’un autre côté la relation humaine permanente avec le client sociétaire. Cette proximité a permis d’adapter nos dispositifs au cas par cas pendant la crise ». Pendant la crise, le Groupe avait fait preuve d’une solidarité exemplaire, en octroyant notamment des primes pour pertes d’exploitation, ou « primes de relance mutualiste » aux professionnels impactés par les différentes mesures sanitaires.

Et ce n’est pas tout. Ces bonnes performances attestent également de la stratégie de diversification du groupe : assurance, téléphonie (mariage avec Bouygues Télécom en début d’année), télésurveillance, immobilier… Une démarche entreprise en mai dernier par le Crédit Mutuel, afin de compenser les difficultés de la banque de détail.

L’incompréhension Arkéa

 

Tout comme le CMAF, le Crédit Mutuel Arkéa (CMA), la deuxième fédération la plus importante du groupe mutualiste, a enregistré de bons résultats. En février dernier, la filiale bretonne qui clôturait ses comptes pour l’exercice 2020, affichait ainsi une structure financière solide : produit net bancaire à 2,16 milliards d’euros, résultat net part du groupe à 356 millions d’euros, augmentation des capitaux propres de 5,1 % pour s’établir à 7,7 milliards d’euros (dont 2,4 milliards de parts sociales), ratio de solvabilité Common Equity Tier One de 16,8 %, soit 8 points de plus que les exigences fixées par la Banque Centrale européenne. Pour la directrice générale du Groupe Hélène Bernicot, « la qualité des résultats du Crédit Mutuel Arkéa pour 2020 illustre, une nouvelle fois, toute l’attractivité et la résilience de son modèle coopératif et collaboratif ».

De son côté, en juillet dernier, le nouveau président de la filiale bretonne du Crédit Mutuel, Julien Carmona, ne manquait pas de chanter les louanges du modèle mutualiste et coopératif qui, selon lui, « favorise la proximité et la participation des sociétaires [et est] apparu plus moderne et efficace que celui de la banque capitaliste ». Une prise de position qui tranche avec celle de son prédécesseur, Jean-Pierre Denis, ardent défenseur de l’indépendance d’Arkéa, synonyme pour la banque de perte de son statut mutualiste.