Bénéfices record des entreprises en France dans un contexte de crise des ménages

Bénéfices record des entreprises en France dans un contexte de crise des ménages

Les grandes entreprises françaises, représentées dans l’indice boursier national CAC 40, viennent de publier le meilleur trimestre de leur histoire.

Les 73 milliards d’euros de bénéfices représentent une énorme augmentation de 26 % par rapport à l’année dernière. Ce record est atteint malgré les troubles en Ukraine, une inflation unique en son genre, des pénuries d’énergie, des niveaux de croissance économique proches de la récession et les pires difficultés pour le ménage français moyen depuis la crise économique de 2008.

La pression monte pour taxer les grandes entreprises. Non seulement elles profitent manifestement de la flambée des prix, mais l’évasion fiscale est généralisée. Le géant national de l’énergie Total a déjà déclaré 18 milliards d’euros de bénéfices cette année, mais il n’a pas payé un euro d’impôt français en deux ans.

Cependant, le nouveau Parlement français vient de rejeter un projet de loi dirigé par la gauche qui aurait imposé de nouvelles taxes liées à l’inflation sur les superprofits des entreprises. Il s’agit d’une victoire majeure pour le président Emmanuel Macron et d’une indication de la direction que prendra la politique française au cours de son second mandat.

Lors des élections législatives de juin, M. Macron a perdu sa majorité absolue au Parlement. Même ceux qui sont alignés avec lui sur le plan idéologique ont refusé de former une coalition formelle, mais la législature penche toujours fortement à droite.

Les bénéfices record des entreprises risquent d’enflammer les mouvements à caractère économique tels que les Gilets jaunes, et beaucoup prédisent que cet automne pourrait être marqué par des troubles sociaux explosifs.

Malgré les bénéfices historiques et les inquiétudes concernant les troubles sociaux, M. Macron a promis de poursuivre les mesures d’austérité économique d’extrême droite qui réduiront encore le filet de sécurité sociale, augmenteront les inégalités économiques et réduiront les impôts des riches et des entreprises.