Singapour comme base pour les investissements et l’expansion de la France dans l’ASEAN

Singapour comme base pour les investissements et l’expansion de la France dans l’ASEAN

Singapour et la France ont une longue histoire de relations bilatérales, la France étant l’un des treize pays à reconnaître l’indépendance de Singapour en 1965. Depuis lors, le commerce bilatéral n’a cessé de croître, atteignant plus de 14,49 milliards d’euros en 2021.

Aujourd’hui, Singapour est devenue une base essentielle non seulement pour les entreprises françaises qui cherchent à établir leur siège régional, mais aussi pour leur expansion sur d’autres marchés d’Asie du Sud-Est. À ce titre, plus de 1 900 entreprises françaises implantées dans la cité-État couvrent un large éventail de secteurs, de l’électronique à la finance en passant par l’aérospatiale.

Une relation solide construite au fil des ans

Les échanges de biens et de services entre Singapour et la France ont été impactés par la pandémie, et bien que le commerce total se soit légèrement amélioré de 0,8 % en 2021 selon la Direction générale du Trésor, il était encore inférieur de 24 % par rapport à 2019.

En 2021, Singapour était le 12e plus grand partenaire commercial de la France. La France a vu des exportations d’une valeur de plus de 8 milliards d’euros vers la cité-État la même année. Cela comprenait des parfums, et des produits cosmétiques (1,46 milliard d’euros), des vêtements (1,06 milliard d’euros) des boissons, spiritueux et vinaigre (1,05 milliard d’euros), des équipements électriques et électroniques (990 millions d’euros), des avions, des engins spatiaux (812,6 millions d’euros).

En 2021, Singapour a exporté vers la France des marchandises d’une valeur de plus de 2,9 milliards d’euros, principalement des équipements électriques et électroniques (1,43 milliard d’euros), des produits pharmaceutiques (457 millions d’euros) et des machines, réacteurs nucléaires et chaudières (376,8 millions d’euros).

Les entreprises françaises étendent leur présence à Singapour

Par exemple, la multinationale française de l’énergie TotalEnergies a son siège régional à Singapour depuis 1982 et a agrandi son bureau en 2019. En 2021, l’entreprise française de services publics Engie a annoncé qu’elle allait doubler son équipe de recherche et d’innovation à Singapour au cours des trois prochaines années et collaborer avec les établissements d’enseignement supérieur locaux pour se concentrer sur les systèmes de refroidissement à faible émission de carbone, l’intégration des énergies renouvelables et l’écologisation des centres de données. Cette initiative a été soutenue par le conseil de développement économique de Singapour.

Soitec, le fabricant français de puces, a annoncé en 2021 une mise à niveau de plusieurs millions d’euros pour son usine (une usine de fabrication de plaquettes de silicium sur isolant de 300 mm), et en 2022, dans un contexte de pénurie mondiale de puces, Soitec a prévu d’ajouter 550,7 millions d’euros à son investissement initial, doublant ainsi la taille de son usine.

Quelles sont les opportunités pour les entreprises françaises à Singapour ?

L’économie numérique et verte

Le secteur vert de l’Asie du Sud-Est représentera 966,24 milliards d’euros d’opportunités économiques d’ici 2030, mais seuls 14,49 milliards d’euros ont été investis au cours des deux dernières années, la majorité des investissements étant destinés aux industries solaire, éolienne, hydroélectrique et géothermique.

Singapour souhaite également atteindre des émissions nettes nulles et a récemment lancé le plan vert 2030 pour faire progresser le programme national de développement durable et renforcer les engagements du pays dans le cadre du programme de développement durable 2030 des Nations unies et de l’accord de Paris.

Le Plan vert comporte cinq piliers clés : ville dans la nature, vie durable, réinitialisation énergétique, économie verte et avenir résilient. En outre, le gouvernement devait quadrupler le déploiement de l’énergie solaire d’ici 2025, réduire la consommation d’eau des ménages, étendre le réseau ferroviaire et devenir un centre de premier plan pour la finance et les services verts afin de faciliter la transition de l’Asie vers un avenir durable et à faible émission de carbone. Le gouvernement travaillera en partenariat avec le secteur privé et a annoncé que jusqu’à 24,16 milliards d’euros d’obligations vertes seront émises d’ici 2030 pour attirer les investisseurs.

En outre, le partenariat numérique et vert France-Singapour ( » DGP « ) a été signé le 14 mars 2022. et vise à développer un plan de travail comprenant des projets de coopération dans des secteurs tels que les transports intelligents, les villes intelligentes, la cybernétique, l’innovation financière, les technologies agroalimentaires, les MedTech et les EduTech. La DGP facilitera et soutiendra les partenariats public-privé et les approches dirigées par le secteur privé dans les activités numériques et vertes afin de stimuler la compétitivité de Singapour et de la France.

L’industrie de la logistique

Singapour a récemment été couronnée par le rapport Leading Maritime Cities comme la plus grande plateforme de transbordement de conteneurs au monde et le deuxième plus grand port à conteneurs derrière Shanghai. Le marché du fret et de la logistique devrait atteindre une valeur de 110,93 milliards d’euros d’ici 2023. En outre, le secteur devrait connaître une croissance de huit pour cent au cours de la période 2022-2027, qui sera soutenue par l’économie du commerce électronique en plein essor dans la région.