Chômage : entre discours et guerres de chiffres

Chômage : entre discours et guerres de chiffres

SOCIAL-EMPLOI-CHOMAGE-INDICATEUR-GOUVERNEMENTAu mois de novembre, le Gouvernement a enfin eu l’occasion d’annoncer des chiffres encourageants sur le dossier éminemment central du chômage. Pas même besoin d’un bug SFR pour constater une baisse de 0,6 % sur un mois du nombre de chômeurs en France. Sauf que ce chiffre quelque peu surprenant vient d’être douché par d’autres plus fiables et plus en phase avec la réalité économique. Le nombre de défaillances d’entreprises – en hausse – fait figure de juge de paix quand la bataille des chiffres s’installe.

On peut tout faire avec les chiffres, les manipuler, les travestir, les cacher et même leur faire dire le contraire de ce qu’ils représentent. Devenu une spécialité bien française, la remise en cause des statistiques officielles n’est pas prête de s’achever avec une batterie de chiffres qui vient contredire de manière cinglante un Gouvernement qui a décidément besoin de se donner de l’air sur le front de l’emploi. 

Si l’exécutif a annoncé une baisse du nombre de chômeurs en octobre d’autres chiffres sont moins commentés… Avec une hausse de 0,1 point au troisième trimestre, le taux de chômage en France atteint 10,5 %, un record depuis fin 1997 – l’année noire. François Hollande est donc loin de son objectif et si l’on comprend l’outre-mer, ce taux atteint 10,9 %. Le record absolu pour la métropole n’est pas loin (10,8 %) et malgré les propos à la fois combattifs et rassurants du Gouvernement, les chiffres ne suivent pas. Sur un an la hausse est de 0,6 point malgré les emplois aidés et une crise qui tend à ralentir.

La hausse du chômage ralentit. Tout est une question de perception. Pour ceux qui comme le Gouvernement voient le verre à moitié plein, c’est très positif. Pour les autres, le verre est à moitié vide et une hausse reste une hausse. La situation n’est pas facile économiquement et politiquement. La sortie de crise passe par l’innovation et la prise de risques. Deux concepts assez étrangers à des ministres en charge de l’économie et de l’emploi. Ainsi on voit Arnaud Montebourg fustiger l’opérateur Free qui annonce une baisse de ses tarifs sous prétexte que la concurrence va en souffrir…

Défaillances d’entreprises : le bât blesse encore

Un chiffre pas assez commenté vient mettre en lumière la gravité de la situation. Sur un an les défaillances d’entreprises ont augmenté de 5,5 % selon la Banque de France. Entre août 2012 et août 2013 ce sont 62.683 entreprises qui ont fermé leurs portes. Ironie du sort pour François Hollande, ce sont les PME qu’il défend dans ses discours qui ont enregistré la plus forte augmentation du taux de faillite alors que la finance et l’assurance sont relativement épargnées. On comprend pourquoi la majorité se garde de commenter de tels chiffres.

Qu’ils soient de gauche ou de droite, il serait bon que les gouvernements mettent à la tête du ministère de l’Economie des personnalités qui ont un parcours digne de ce nom dans le secteur privé et qui connaissent le fonctionnement d’une entreprise. Avoir des entrepreneurs dans les cercles du pouvoir constituerait un atout salutaire pour des hommes politiques en quête de solution. Les associations comme 100 000 entrepreneurs de Philippe Hayat ou G2EA d’Olivier Dassault ne sont pas assez écoutées alors qu’elles proposent des solutions novatrices. Mais c’est oublier que la nouveauté, ne plaît décidément pas à ce Gouvernement.

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