Franck Phelizon et sa société Baril Pictures au bord de la faillite

Franck Phelizon et sa société Baril Pictures au bord de la faillite
Baril Pictures au bord de la faillite

Selon un article de Mediapart paru en juillet dernier, la maison de production Baril Pictures serait en grande difficulté financière. En cause ? L’échec de Paranormal Investigation, le dernier film du dirigeant de la société, Franck Phelizon.

Vous en avez peut-être déjà entendu parler, le Paranormal activity made in France sorti en 2018 serait un “succès”, selon les dires de son réalisateur. “C’est la productrice canadienne Marie-Claude Poulin qui, la première, a évoqué l’idée d’une diffusion sur Netflix, et qui nous a mis en relation avec eux. Au départ, la distribution était cantonnée à la France, mais en décembre dernier (2018, ndlr), elle a été généralisée à 244 pays, soit un doublage en 26 langues”, se félicitait Franck Phelizon dans Le Parisien. Un “carton” pourtant tout relatif.

Franck Phelizon : quand la fiction se mêle au réalisme

Franck Phelizon est un précurseur du “e-cinéma” français et joue avec les nouvelles technologies. Il n’y a rien de plus effrayant que de visionner un film d’épouvante chez soi, un endroit synonyme de protection et sérénité, soutient le réalisateur de Paranormal investigation qui connaît son public : jeune, expert en nouvelles technologies et adepte de la plateforme Youtube. Une cible idéale pour des centaines de milliers de personnes à travers le monde, car depuis quelques années, la plateforme est devenue un repère pour les “chasseurs de fantômes”, grâce à la mise en ligne de multiples films garantis sans trucage.

A l’image du “found footage” – technique cinématographique qui consiste à donner une dimension hyper réaliste aux images -, Paranormal investigation mêle réalisme et fiction. De telle sorte que certains spectateurs souffrent de cinétose – ressenti de symptômes similaires au mal des transports. À la sortie du film Cloverfield en 2008, les cinémas américains avaient d’ailleurs dû afficher des pancartes à l’entrée des salles, mettant en garde les spectateurs contre les effets secondaires qu’ils pourraient ressentir.

L’échec du “found footage” français

Franck Phelizon avait pour projet de décliner son film sous forme de série. Avec un budget en nette hausse par rapport au film  – 15 à 20 millions contre 600,000 euros -, l’écriture est en cours depuis de nombreux mois. “Je suis très confiant”, avait affirmé le réalisateur en mai 2019. Pour autant, Netflix n’a toujours pas acheté le projet de série alors que la plateforme devait se prononcer d’ici fin 2019.

L’histoire d’Andrei, un chasseur de fantômes de 29 ans, a-t-elle vraiment conquis les spectateurs ?  Avec l’utilisation du “found footage”, ces derniers sont immergés dans la scène. “Je joue avec les fantasmes du public et avec ses peurs infantiles”, confiait Franck Phelizon au Parisien.

Pour autant, lorsqu’on fait parler les chiffres, le succès escompté n’est pas vraiment celui dont se targuait le réalisateur : 2,5/10 sur Sens critique, 1,9 sur Ciné série, ou encore 2 étoiles sur Allô Ciné… Les notes attribuées par les spectateurs reflètent davantage l’échec du film. Même son de cloche de la part de la critique, pas conquise, c’est le moins que l’on puisse dire, par cet ersatz de Paranormal Activity : “Aucun sursaut, aucune tension, aucun frisson à l’horizon. Pour un film supposé mettre le trouillomètre au maximum (…) pas de chance”, analyse ainsi Francis Barbier sur DeVilDead.

Des difficultés financières importantes chez Baril Pictures

Depuis plusieurs mois, Baril Pictures doit faire face à de gros trous dans sa trésorerie et l’échec du dernier film de Franck Phelizon en serait la raison principale. C’est ce que révèle un article Médiapart publié en juillet dernier : “D’après plusieurs informations, et de sources judiciaires, Phelizon serait en délicatesse avec plusieurs partenaires économiques et sous-traitants, et ne serait plus en mesure d’honorer le paiement de ses factures. Dès lors, sa société devrait se diriger vers une cessation de paiement, et donc une liquidation”.