Des protections périodiques gratuites pour toutes les étudiantes universitaires

Des protections périodiques gratuites pour toutes les étudiantes universitaires

La France a annoncé qu’elle accorderait une protection périodique gratuite aux étudiantes, qui sont déjà confrontées à des difficultés financières en raison de la pandémie de grippe Covidienne. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la « pauvreté périodique » à laquelle sont confrontées les étudiantes et les autres personnes qui n’ont pas les moyens de se procurer de protection menstruelle.

Lors d’une réunion avec des étudiants à Poitiers cette semaine, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a déclaré que des distributeurs contenant des tampons, des serviettes hygiéniques et d’autres produits gratuits seraient installés dans les résidences étudiantes et les services de santé universitaires dans les semaines à venir.

« L’objectif est d’avoir 1 500 distributeurs », a-t-elle déclaré, avec des produits menstruels « totalement gratuits » à la rentrée universitaire en septembre. C’est un objectif ambitieux, mais réaliste, a-t-elle dit, qui coûtera environ 15 millions d’euros par an.

Cette action s’inscrit dans le prolongement des initiatives locales qui ont déjà été mises en place pour les lycéens et les étudiants.

Période de pauvreté

Selon une étude publiée au début de ce mois par la fédération française des groupes d’étudiants, un tiers des étudiants universitaires en France sont confrontés à la « pauvreté périodique« , c’est-à-dire à l’incapacité de se payer pour un produit de protection périodique.

Sur les plus de 6 500 personnes interrogées, 13 % ont déclaré devoir choisir entre l’achat d’une protection périodique et d’autres produits essentiels, comme la nourriture. Une personne sur dix déclare fabriquer ses propres produits de protection, par nécessité financière. Une personne sur vingt dit utiliser du papier toilette.

L’organisation Règles Élémentaires, qui lutte contre la pauvreté des périodes, ou précarité menstruelle, qui a conseillé le gouvernement sur la question, a salué l’annonce de Frédérique Vidal et la rapidité avec laquelle les produits gratuits seront déployés.

« C’est un grand pas dans la lutte contre la précarité menstruelle en général, et une grande victoire dans la lutte contre la précarité menstruelle étudiante en particulier », a annoncé le groupe.

Pauvreté des étudiants

La décision de fournir des produits menstruels gratuits aux étudiants s’inscrit dans le cadre d’une reconnaissance plus large de la pauvreté des jeunes. Les banques alimentaires ont vu un afflux d’étudiants qui ont du mal à joindre les deux bouts après avoir perdu leur emploi à temps partiel dans des cafés et des restaurants, qui ont été fermés à cause de la pandémie de Covid.

En décembre, le président Emmanuel Macron avait promis de s’attaquer au problème de la pauvreté des jeunes, qui touche non seulement les étudiants, mais aussi les femmes sans abri et d’autres personnes en situation financière précaire.

Emmanuel Macron a évoqué « le fait d’avoir ses règles dans la rue et de ne pas pouvoir acheter quelque chose pour se protéger et préserver sa dignité ».