2012, le duel de l’économie : la santé

2012, le duel de l’économie : la santé

L’article de cette semaine sur les propositions des candidats à l’élection présidentielle de 2012 se concentre sur les déclarations concernant la santé. Le déficit de l’Assurance Maladie fait de la santé un thème de campagne des plus importants.

François Hollande

Le candidat du PS veut mettre fin à l’assimilation de l’hôpital avec les établissements privés en réformant la tarification. L’hôpital sera considéré comme un service public et non comme une entreprise.

Les dépassements d’honoraires seront encadrés afin de sécuriser l’accès aux soins à tous les français. Il est aussi question de baisser les prix des médicaments et de supprimer le droit d’entrée dans le dispositif de l’aide médicale d’État. Par ailleurs, les soins d’urgences seront pris en charge dans un délai maximum d’une demi-heure.

La création de pôles de santé de proximité permettra une meilleure répartition des médecins sur le territoire. La rémunération forfaitaire des médecins généralistes sera d’ailleurs augmentée.

Dans certains cas il sera possible de faire appel à une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité.

Nicolas Sarkozy

Le candidat de l’UMP veut renforcer l’accessibilité géographique et financière des soins en proposant un nouveau contrat de santé aux professionnels. La « démocratie sanitaire » sera renforcée par plus de pédagogie et l’individualisation des parcours de soins promue dans le respect du principe de liberté d’installation des médecins. La télémédecine sera développée ce qui permettra de promouvoir le « juste soin ».

La recherche publique et privée ainsi que les plans de santé publique engagés seront poursuivis et soutenus afin de proposer de nouvelles thérapies et de générer de la croissance économique, sans abandonner l’exigence éthique.

Chaque euro devra être dépensé à bon escient ce qui implique une responsabilisation de patients et prescripteurs afin de rétablir l’équilibre économique du système de santé.

Une offre intermédiaire entre le tout-domicile et le tout-établissement sera créée pour les français qui prennent de l’âge.

François Bayrou

Le candidat du Modem veut mettre en place des maisons médicales qui prendront en charge les patients en amont des urgences hospitalières et qui seront composées de personnels hospitaliers et de médecins ou infirmiers, afin de mieux prendre en charge la personne tout en coûtant moins cher à l’État.

Le numerus clausus sera élargi afin de supprimer les déserts médicaux tout en instaurant des affectations temporaires là où c’est le plus nécessaire. Les études de médecine seront ouvertes aux autres filières que la filière scientifique du Bac afin que d’autre profils viennent enrichir le corps médical.

Une carte des services sera mise en place. Elle tiendra compte des territoires et de la réalité de la vie qu’on y mène afin que des structures sanitaires ne soient pas fermées autoritairement.

Une mobilisation dans tous les établissements scolaires du secondaire sera mise en place afin de lutter contre les addictions, les drogues et l’alcool.

Marine Le Pen

Mme Le Pen veut desserrer le Numerus Clausus des études de médecine afin de lutter contre les déserts médicaux et une évaluation des médecins généralistes sera engagées. Il est question aussi de la redéfinition de la carte hospitalière.

Tous les avantages de la Sécurité Sociale ne seront accessibles qu’au bout d’un an résidence et de cotisation en France. L’AME (Aide Médicale d’État) sera supprimée.

Une nouvelle politique du médicament sera mise en place et examinera les médicaments réellement efficaces et inefficaces. Certains médicaments pourront de nouveau être remboursés et une vente au détail des médicaments prescrits aidera à la lutte contre le gaspillage.

Les petites structures seront fermées mais les structures moyennes seront maintenues.

Les trois régimes spéciaux et tous les régimes particuliers seront regroupés et harmonisés dans le respect de leurs spécificités.

Les malades seront impliqués, via les associations, dans les décisions qui les affectent, notamment au sein de la Commission de la Transparence de la Haute Autorité de la Santé (HAS).

Eva Joly

Eva Joly veut développer une prévention non stigmatisante dans le cadre d’une nouvelle politique de santé mentale. La loi du 5 juillet 2011 instaurant des soins sans consentement à domicile sera abrogée.

Un moratoire posé sur la tarification mettra fin à la convergence public-privé à l’hôpital. Les franchises médicales seront supprimées afin d’assurer l’accès aux soins.

La sortie de la confusion entre expertise technique et intérêts industriels permettra à la France de diminuer sa surconsommation et de faire baisser les prix des médicaments.

Un institut national de recherche en santé environnementale sera créé. Il est aussi question de légaliser et encadrer l’usage du cannabis.

Un plan pour lutter contre l’obésité sera créé et mettra en place l’encadrement de la publicité ainsi qu’une campagne permanente d’information et de sensibilisation.

Jean-Luc Mélenchon

Les lois Bachelot et celle de 2003 instituant la tarification à l’activité seront abrogées. La mise en réseau entre hôpitaux et avec la médecine ambulatoire sera favorisée.

Les Agences Régionales de Santé (ARS) seront supprimées tandis qu’un pôle public du médicament sera créé avec au moins une entreprise publique qui interviendra sur la recherche, la production et la distribution des médicaments.

La réforme hospitalière sera abrogée. Il n’y aura plus de fermeture et de démantèlement des hôpitaux, des maternités et des centres de soins.

Il est question aussi du rétablissement du remboursement intégral à 100% des dépenses couvertes par la Sécurité Sociale. La perte d’autonomie en fin de vie sera couverte dans le cadre de la protection sociale.

Nicolas Dupont-Aignan

Nicolas Dupont-Aignan veut défendre le système de santé public en le rationalisant si nécessaire (maisons de santé en zone rurale, refonte des barèmes, déremboursement des médicaments inutiles, dossier médical) et en assurant un vrai service public (création d’un laboratoire public, lutte contre les déserts médicaux).

Tous les médecins devront exercer au moins 5 ans dans une zone où l’on manque de professionnels de la santé, notamment les zones rurales. Il s’agira d’un contrat d’intérêt général obligatoire entre l’État et chaque nouveau médecin dont la formation est payée par la collectivité.

Dominique De Villepin

Dominique De Villepin veut assurer l’accès à une santé de qualité : un hôpital public décentralisé, repensé et en prise avec les territoires et une gouvernance de l’Assurance maladie unifiée et régionalisée pour associer au plus près la maîtrise des financements et la connaissance des besoins.

Jacques Cheminade

Jacques Cheminade veut revenir à un système public de droit à la santé et à un niveau moyen de remboursement des soins courants de 55%. Les soins auditifs, d’optique et dentaire verront leur niveau de remboursement augmenter.

L’hôpital public devra de nouveau prévoir un taux de lits inoccupés de 15% et rejeter les critères actuels de rentabilité.

Le développement des petites structures sera incité afin de maintenir les gens à domicile autant que faire se peut. La profession d’infirmier sera revalorisée et se verra rendre sa dignité.

Les médecins seront engagés de plus en plus jeunes et seront motivés en leur proposant un système de paiement en fonction du nombre de patients traités dans l’année, tout en assurant l’égalité des soins.