2012, le duel de l’économie : l’Europe

2012, le duel de l’économie : l’Europe

Nous continuons notre série dédiée aux propositions des candidats à l’élection présidentielle de 2012 par un article consacré à l’Europe, en nous focalisant plus particulièrement sur l’aspect budgétaire et économique.

François Hollande

Le candidat du Parti Socialiste désire défendre un budget européen, entre 2014 et 2020, qui soit au service de grands projets d’avenir.

Il compte proposer une nouvelle politique commerciale afin de faire obstacle à la concurrence déloyale et fixer des règles strictes en matière sociale tout comme en matière environnementale.

Il veut aussi créer des euro-obligations. L’association pleine et entière des divers parlements nationaux et du parlement européen à ces décisions sera défendue.

François Hollande veut en outre proposer un pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance aux divers partenaires afin de sortir de la crise économique et de la spirale d’austérité.

Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy désire nommer un commissaire commun à la concurrence et à la politique industrielle afin d’aider l’émergence de champions européens de l’industrie et que l’UE n’ait plus un a priori négatif sur les entreprises de taille importante et les aides d’État.

La Banque Européenne d’Investissement doit renforcer son action auprès des PME pour en accompagner le développement. Le prochain Programme-cadre de recherche et de développement (PCRD) devra miser davantage sur les PME.

Nicolas Sarkozy veut réunir un sommet de la zone euro six fois par an afin de mettre en place un véritable gouvernement économique qui disposera d’un secrétariat et d’une assemblée parlementaire.

Les politiques fiscales et économiques des pays de la zone euro seront plus cohérentes entre elles afin de faire face au dumping et à la concurrence déloyale. Il est question de mettre en place des « taxes réciprocité » aux frontières pour normaliser la concurrence entre les pays tout en prenant en compte les conventions internationales et la conformité à l’OMC.

François Bayrou

Le candidat du Modem veut mobiliser l’épargne des européens pour financer les priorités stratégiques de l’Europe.

Il veut donner à l’Europe une indépendance stratégique par une stratégie industrielle grâce à une politique de recherche dans de grands domaines choisis de commun accord avec les autres états membres ; 10% du budget leur sera consacré.

L’émission d’emprunts (euro-bonds) sera encouragée. La zone euro sera reconnue comme une zone de solidarité où la Banque Centrale Européenne (BCE) pourra intervenir lorsque les États ont besoin de refinancer leur dette. Il est question aussi de favoriser l’émergence d’une Agence de notation européenne et la création d’un régulateur financier européen unique.

Marine Le Pen

La candidate du Front National veut que la contribution de la France au budget européen soit nulle afin de dégager des marges pour le soutien de l’agriculture française, entre autres.

La souveraineté de la France sera renégociée par un ministère des Souverainetés pour les domaines où elle a disparu. La France retrouvera la maîtrise de ses frontières au sein d’une association libre d’États européens partageant la même vision sur des sujets précis comme l’immigration et la circulation des capitaux.

Les engagements d’austérité pour préserver l’euro seront refusés ; les options envisageables pour rétablir la souveraineté monétaire des États membres seront examinées. Le franc sera réintroduit tout comme les prérogatives de la Banque de France en matière monétaire, y compris la capacité de consentir des avances au Trésor.

Les actifs extérieurs libellés en euro qui sont détenus par les banques feront l’objet d’une taxation exceptionnelle visant à compenser les coût pour l’État de sa dette résiduelle en euro, dans l’hypothèse très peu vraisemblable où l’euro existerait encore.

Eva Joly

Eva Joly veut remplacer le Pacte de Stabilité par un Pacte de Développement Écologique et Social qui comprendra des objectifs financiers, sociaux et environnementaux, avec le soutien de la BCE.

L’instauration d’une préférence sociale et environnementale aux frontières de l’Europe sera soutenue par la France afin que les produits entrant sur le marché respectent les normes environnementales et sociales de l’Organisation Internationale du Travail.

La France défendra la mutualisation des dettes publiques des États via les euro-bonds afin de contrer la spéculation sur les marchés financiers.

Jean-Luc Mélenchon

Le candidat du Front de Gauche veut mettre le veto au projet de Grand Marché Transatlantique qui consacrerait la vassalisation de l’Europe par les États-Unis.

Il est question aussi de mettre une terme à la libéralisation des services publics et d’engager la refonte du Code des marchés publics afin de soumettre l’action public aux règles de la concurrence libre et non faussée.

Jean-Luc Mélenchon veut créer une monnaie commune mondiale internationale alternative au dollar.

Pour empêcher le dumping social entre les pays de l’UE, il y aura une harmonisation fiscale qui se traduira par une imposition minimale des entreprises et qui mettra en place un contrôle des mouvements de capitaux ainsi que le blocage des capitaux à visée spéculative.

Nicolas Dupont-Aignan

Nicolas Dupont-Aignan veut créer une nouvelle monnaie, l’euro-franc, une monnaie nationale intégrée à un système monétaire européen, qui sera plus souple et mieux adaptée à la structure de l’économie française.

Jacques Cheminade

Jacques Cheminade veut instaurer une taxe européenne sur les transactions financières.

Les jeunes européens devront pouvoir passer au moins six mois d’études et de travail sérieux dans un des autres pays de l’Union Européenne par le biais des programmes Erasmus qui seront financés à hauteur d’un million par an. Les programmes Leonardo et Comenius seront aussi financés, tout comme les infrastructures de pointe auxquelles seront dédiés 1.000 milliards d’euros par an. La part française de ce budget avoisinera les 270 milliards d’euros.

Il compte aussi rétablir les grands principes de la PAC dans le cadre d’un protectionnisme intelligent : unicité de marché, préférence communautaire et solidarité financière.