Vaccin contre la Covid-19 : LVMH bat un record historique

Vaccin contre la Covid-19 : LVMH bat un record historique
Bernard Arnault, PDG de LVMH

Si l’ambiance générale n’est pas au beau fixe, une bonne nouvelle pourrait bien détendre l’atmosphère : lundi 9 novembre, le laboratoire américain Pfizer annonçait la découverte d’un vaccin contre la Covid-19, d’une efficacité de 90%. Une nouvelle aux conséquences directes sur les cours de l’action de grandes entreprises françaises, à l’instar de LVMH. 

 

Un vaccin contre la Covid-19 bientôt sur le marché

 

L’annonce de Pfizer, en collaboration avec la société biotechnologique allemande BioNTech, a fait l’effet d’une bombe avec un vaccin efficace à 90%. Le taux serait bien supérieur aux attentes : “Ce ratio de 90% est très supérieur à l’objectif initial fixé à 60% par Pfizer et la majorité de ses concurrents”, rapporte Neuflize OBC. L’efficacité du vaccin peut encore évoluer, mais les premiers résultats sont positifs. Et ce n’est pas tout : une semaine après la déclaration de la société américaine, c’est au tour du laboratoire Moderna d’annoncer la découverte d’un vaccin efficace à près de 95%. 

Si le vaccin prouvait sa fiabilité, les premières campagnes d’immunisation pourraient débuter dans les semaines à venir. Une bonne nouvelle donc pour l’économie mondiale suspendue aux annonces des sociétés pharmaceutiques. En atteste l’état des marchés boursiers mondiaux et leur réaction dans les secondes qui ont suivi l’annonce de Pfizer. Pour Randeep Somel – gérant actions chez M&G Investments -, les investisseurs bénéficient “d’une certaine assurance qu’une solution à long terme est peut-être en route, leur permettant d’envisager les perspectives économiques avec une plus grande confiance à l’horizon 2021”. 

 

LVMH finance la recherche contre le virus, son titre s’envole

 

L’annonce de l’efficacité du vaccin de Pfizer a provoqué des réactions importantes au sein des marchés boursiers de la planète, remaniant les cartes. Les perdants des derniers mois – secteurs du tourisme, de l’aérien, de l’énergie ou du pétrole – se trouvent aujourd’hui sur le devant de la scène avec des valeurs à la hausse. Rien que pour les organisateurs de croisières – Carnivol Corp. Royal Caribbean, American Airlines – le chiffre d’affaires a connu une hausse générale de plus de 10%. Plus généralement, l’ensemble des indices sectoriels européens Stoxx passe au vert : l’augmentation des indices du tourisme et du loisir atteint 8%, tandis que les indices bancaires et automobiles passent à plus de 6%. 

Outre ces secteurs d’activité, celui du luxe connaît également un regain de dynamisme, à l’instar de LVMH. En contribuant à la recherche dans la lutte contre le coronavirus, le numéro un mondial du secteur est valorisé à 246 milliards d’euros à la Bourse de Paris, trois jours après l’annonce du laboratoire Pfizer. Quelques jours plus tard, le 23 novembre, la capitalisation du groupe dépasse pour la première fois 250 milliards d’euros. Si en termes de record nominal, LVMH dépasse France Télécom – appelée Orange depuis 2013 -, dont la valorisation était estimée à 244 milliards en 2000, la valeur absolue du groupe de luxe reste inférieure à celle d’Orange, estimée à 344 milliards d’euros. 

En octobre dernier, LVMH finançait, à hauteur de 5 millions d’euros, un essai clinique à l’Institut Pasteur de Lille, pour “vérifier l’efficacité” in vitro d’une molécule face au SARS-CoV-2. “Il est vital que ces recherches puissent se poursuivre et c’est dans ce but que j’ai décidé d’apporter un soutien pour cette phase capitale d’essais cliniques” avait précisé Bernard Arnault. Selon Forbes, cette hausse spectaculaire du titre fait de lui le deuxième homme le plus riche de la planète et porte sa fortune virtuelle à 142 milliards de dollars.

 

Les grands gagnants du confinement sont désormais négativement impactés

 

La pandémie a largement modifié les comportements sociaux : distanciation physique, confinement, restrictions de déplacements… Tout comme les citoyens, les entreprises ont dû s’adapter au contexte et proposer des services répondant aux besoins actuels. Grâce à leurs offres, certaines ont connu une croissance sans précédent ces derniers mois : la plateforme de visioconférence Zoom a vu son chiffre d’affaire augmenter de 635% depuis le début de l’année, Amazon et Netflix ont respectivement progressé de +79,2% et 59,1% et la plateforme de commerce électronique Shopify a crû de +162,8%. 

Ainsi, l’annonce du laboratoire américain n’a pas fait que des heureux : les entreprises qui surfaient sur les mesures de distanciation physique – services de livraison, plateformes de streaming, application de visioconférence… – voient une chute significative de leur titre sur le marché boursier. Dans le domaine du e-commerce, la croissance a été fulgurante ces derniers mois, avec la multiplication des achats en ligne. Or, avec l’arrivée prochaine d’un vaccin et le retour progressif à une “vie normale”, les achats seront à nouveau réalisés au sein des boutiques physiques, entraînant de facto une baisse des paiements en ligne. Une mauvaise nouvelle pour les services tels que Adyen et PayPal, qui font face à des chutes respectives de 5 et 6%. Amazon quant à elle enregistre déjà une baisse de 5,1% de ses bénéfices. 

Le sort est le même pour les plateformes de visioconférence et de streaming. Les confinements successifs et la mise en place du télétravail ont permis à des entreprises comme Netflix ou Zoom de décoller, mais l’assouplissement des mesures de confinement – et le retour progressif au travail au bureau – aura des conséquences directes sur l’utilisation de ces ressources. Netflix a déjà perdu 8% de sa valeur, et le cours de l’action de Zoom a chuté de 17 à 18% après l’annonce du vaccin.