Les clubs de football perdent (presque) toujours contre la bourse

Les clubs de football perdent (presque) toujours contre la bourse

RonaldoTout semble aller pour le mieux dans le foot-business. Même si l’indice Stoxx Europe Football enregistre une hausse de 9% depuis le 1er janvier, il ne faut pas se leurrer ou se laisser occulter la réalité par les chiffres du moment : depuis la création de cet indice en 1992, la valeur des clubs cotés avec cet indice a chuté de 20% en moyenne.

Au moment où le Brésil devrait établir le record de la coupe du monde la plus chère de l’histoire avec 15 milliards d’euros dépensé en 7 ans, à l’heure où les salaires et le prix des transferts n’ont jamais étés aussi élevés, force est de constater que les clubs perdent souvent quand il tente l’expérience de la bourse.

En effet, les deux marchés financiers que sont le Stoxx Europe 600 et le Dow Jones Europe Football n’ont pas toujours le moral au beau fixe. Hormis certains clubs particulièrement rentables depuis le début de l’année comme le Borussia Dortmund (+ 22 %) et Fenerbahce Futbol (+ 21,6 %), la rentabilité escomptée n’est globalement pas au rendez-vous.

Malgré un record historique de 537,63 points en 1997, l’indice boursier qu’est le Stoxx Europe Football a perdu près de 20% de sa valeur depuis son lancement en 1992. Au-delà de l’éclatement de la bulle de 1997, les rachats des grandes écuries anglaises que sont Chelsea, Manchester City, Liverpool ou Arsenal ont pesé dans la balance.

La dégringolade permanente met en lumière un constat pourtant intuitif : le football semble structurellement incompatible avec la bourse. Les marchés financiers sont des entités qui doivent gérer des risques, des incertitudes. Or quoi de plus aléatoire comme investissement que le football, sport où une erreur d’arbitrage, une blessure, peut faire perdre des millions d’euros aux investisseurs. Les fluctuations des revenus sont très corrélés aux résultats sportifs comme on l’observe avec les primes liées aux diverses compétitions, la billetterie, les revenus tirés du sponsoring ou les droits de retransmission par exemple. Ces revenus erratiques ne peuvent que conduire à un marché fortement spéculatif et globalement très risqué … et comme risque rime avec prime de risque en finance (pour couvrir l’investisseur), les actions n’en finissent plus de dégringoler.

Une autre dynamique macroéconomique explique cette baisse structurelle : la gestion des finances des clubs de football s’est largement dégradée depuis quelques années. L’Espagne n’est pas seulement championne du monde de football, elle l’est aussi de la dette générée par ce sport. La Liga (Ligue de football d’Espagne) a accumulé 3 milliards d’euros de dettes durant la saison 2013-2014. Les clubs en arrivent parfois à ne plus payer les salaires de leurs joueurs, tant ils ont du mal à joindre les deux bouts. Par exemple, le club espagnol de Malaga a perdu la plupart de ses bons joueurs lors des deux dernières années, tant ces derniers étaient las des retards de versements de leurs salaires.

Seul club français apparaissant dans l’indice, l’OL fait bonne figure avec une hausse de 36,8% depuis début 2014 et une action à 2,90 euros… même si les 24 euros de l’introduction de 2007 sont oubliés depuis très longtemps. Comme quoi la finance ne se résume pas à des paris sportifs !

Crédits photo : Carlos Rivero

 

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